Les milices contrôlent les sièges des ministères à Tripoli.
Des miliciens de la coalition "Fajr Libya" (Aube de la Libye) ont pris le contrôle de l'ambassade des Etats-Unis au sud de Tripoli, évacuée le 26 juillet, a rapporté dimanche un photographe de l'AFP.
Les miliciens affirment être entrés dans le complexe de plusieurs villas pour sécuriser les lieux et empêcher qu'ils ne soient pillés.
"On a invité les missions diplomatiques à revenir à Tripoli et en attendant, nous sommes ici pour sécuriser les lieux", a déclaré l'un des membres de cette milice sous le couvert de l'anonymat.
Le photographe de l'AFP a constaté peu de dégâts sur les lieux sinon les traces d'un obus sur le mur d'enceinte surmonté de barbelés.
Les miliciens de Fajr Libya, venus essentiellement de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), ont pris le 22 août le contrôle de l'aéroport de Tripoli, situé dans le sud de la capitale non loin de l'ambassade américaine, après de violents combats avec les miliciens nationalistes venus de Zenten, à 180 km à l'ouest de la capitale.
Or, selon l'ambassadrice des Etats-Unis en Libye, réfugiée à Malte, a indiqué dimanche que seule une annexe résidentielle semble avoir été envahie par des miliciens à Tripoli, assurant que le complexe de l'ambassade "n'a pas été saccagé".
"A ma connaissance et d'après les récentes photos, le complexe de l'ambassade américaine à Tripoli est sous bonne garde et n'a pas été saccagé", a expliqué sur son compte Twitter Deborah Jones.
Elle réagissait à une vidéo postée sur internet montrant un groupe d'hommes, dont certains armés, juchés sur un balcon et autour d'une piscine dans laquelle plusieurs plongent sous les hourras de leurs compagnons.
L'ambassadrice a souligné que les images "semblent être celles d'une annexe résidentielle" de la mission diplomatique américaine à Tripoli, ajoutant qu'elle "ne peut pas se prononcer de manière définitive car n'étant pas sur place".
Les Etats-Unis ont évacué le 26 juillet tout leur personnel diplomatique de leur ambassade en Libye, qui s'était retrouvé pris depuis le 13 juillet au milieu de violents combats entre milices rivales sur la route de l'aéroport de Tripoli.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait alors indiqué que les Etats-Unis avaient "suspendu" leurs opérations diplomatiques en Libye en raison d'un "risque réel".
Les milices contrôlent les sièges des ministères à Tripoli
Parallèlement, le gouvernement libyen démissionnaire, réfugié dans l'Est du pays et qui n'a pas d'emprise sur le pays, a reconnu lundi que les milices armées contrôlaient désormais les sièges des ministères et des services publics dans la capitale Tripoli.
Dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi, le gouvernement provisoire dirigé par Abdallah al-Theni a précisé que les milices armées empêchent sous la menace les services de l'Etat de fonctionner dans la capitale.
Ce gouvernement est chargé d'expédier les affaires courantes après avoir annoncé jeudi avoir présenté sa démission au Parlement élu le 25 juin et qui siège aussi dans l'Est du pays pour échapper à la pression des milices armées.
"Les sièges des ministères et des services de l'Etat à Tripoli sont occupés par des miliciens armés qui empêchent les fonctionnaires d'y accéder et menacent leurs responsables", a souligné le gouvernement dans son communiqué.
Il a ajouté "tenter d'assurer de loin la continuité de ces services en gardant le contact avec les responsables des ministères et des services de l'Etat".
Les miliciens de Fajr Libya, comprenant des factions islamistes et qui veulent former un gouvernement parallèle à Tripoli, ont été qualifiés de "terroristes" par le Parlement.