Lavrov assure qu’il n’y aura pas d’intervention russe en Ukraine
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a mis en garde contre les dangers d'une guerre "non seulement dans l'est de l'Ukraine" dans un discours prononcé lundi matin lors des cérémonies marquant le 75e anniversaire de l'agression de l'Allemagne nazie contre la Pologne qui déclencha la Seconde Guerre mondiale.
Lors du sommet de l'Otan cette semaine, les dirigeants des pays membres vont "réfléchir ensemble à une nouvelle politique qui aura pour objectif principal la sécurité et l'efficacité d'action de notre communauté occidentale face à la menace d'une guerre, non seulement dans l'est de l'Ukraine", a dit M. Tusk.
"Il est encore temps d'arrêter ceux pour qui la violence, la force, l'agression deviennent une nouvelle fois l'arsenal d'une action politique", a souligné M. Tusk, choisi samedi à la présidence du Conseil européen à la place du Belge Herman van Rompuy.
M. Tusk a appelé à ce que la solidarité européenne et euro-atlantique "prenne une dimension pratique".
"En observant la tragédie des Ukrainiens, la guerre, car il faut utiliser ce terme, nous savons que septembre 1939 ne peut plus jamais se répéter", a-t-il lancé sur le site de l'ancienne base polonaise de Westerplatte, près de Gdansk contre laquelle le cuirassé allemand Schleswig-Holstein a tiré, à l'aube du 1er septembre 1939, les premiers coups de la Seconde Guerre mondiale.
D'autres cérémonies marquant le début de ce conflit le plus sanglant dans l'histoire de l'humanité sont prévues dans l'après-midi à Gdansk en présence du président allemand Joachim Gauck et de son homologue polonais Bronislaw Komorowski.
Pas d’intervention russe
Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères a assuré lundi qu'il n'y aurait "pas d'intervention militaire russe" en Ukraine et estimé qu'un "cessez-le-feu immédiat et sans conditions" devrait être discuté lors des pourparlers prévus au Bélarus entre des représentants de Kiev et Moscou.
"Il n'y aura pas d'intervention militaire, nous sommes uniquement pour un règlement pacifique de cette grave crise, de cette tragédie", a déclaré Sergueï Lavrov, lors d'une rencontre avec des étudiants russes.
"Tout ce que nous faisons ne vise qu'à faire avancer une approche politique" dans le règlement de la situation en Ukraine où des combats acharnés opposent l'armée ukrainienne à des rebelles séparatistes prorusses, a souligné le ministre russe.
Il a estimé qu'un "cessez-le-feu immédiat et sans conditions préalables" devrait faire "en premier lieu" l'objet des discussions à Minsk où se réunit lundi un "groupe de contact" sur la crise en Ukraine, qui comprend notamment des représentants de Kiev, de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Un ou plusieurs représentants des séparatistes devraient également être présents à cette réunion.
Au même moment, la Commission européenne doit commencer à travailler sur de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée par les Occidentaux d'avoir déployé des troupes en appui des rebelles séparatistes et déjà visée par de nombreuses sanctions européennes et américaines.
Sergueï Lavrov a prôné le retour à une "coopération pragmatique" avec l'UE et les Etats-Unis, en appelant les Occidentaux à "renoncer à la politique des ultimatums, des menaces et des sanctions, qui n'a aucun avenir".
AFP