Israël soupçonne le Hezbollah davoir envoyé le drone abattu dimanche.
D'intenses combats opposaient lundi l'armée syrienne et les rebelles sur le plateau du Golan à une centaine de mètres seulement de la ligne de démarcation avec l’entité sioniste, a constaté un photographe de l'AFP.
Rarement les combats se sont approchés aussi près et aussi durablement.
Les soldats de l'armée régulière syrienne et les rebelles échangeaient des tirs nourris de positions éloignées seulement de 200 mètres les unes des autres, au sud-ouest de la ville syrienne de Quneitra et au nord du passage vers la Palestine occupée.
Tout le secteur, couvert de fumée, résonnait des tirs d'obus de mortier, de roquettes et d'un char visible du côté israélien.
L'armée israélienne a fermé les accès à certaines parties de la zone, a-t-elle indiqué.
Drone abattu : du Hezbollah ?
Dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir abattu un drone venu de Syrie et passé de son côté de la ligne de démarcation.
Ce qu'Israël a qualifié de violation de son espace aérien est le plus marquant des derniers incidents en date qui se sont multipliés avec l'extension du conflit syrien sur le Golan.
Selon le site libanais d’information al-Hadath News, les services israéliens s’emploient à déchiffrer le mystère de ce drone dans le but de l’identifier.
Une source militaire n'a pas exclu dans un entretien avec la radio israélienne que ce drone appartienne à l'armée syrienne qui, d'après lui, "s'emploie pour collecter des information sur les rebelles syriens dans le Golan".
Pour sa part, le correspondant de la chaine de la 10ème télévision israélienne a expliqué que le Hezbollah aussi pourrait avoir l'envoyé.
Selon les médias proches de l’armée israélienne, le drone qui s’était infiltré plusieurs dizaines de mètres prenaient des photos de sites de déploiement israéliens et les rediffusaient au commandement de la résistance libanaise. Certains sites israéliens ont dit appréhender une tentative de pénétrer le front, tandis que d’autres supposent qu’elle vise à faire entrer des armes aux groupuscules qui œuvrent dans les territoires palestiniens.
Israël a annexé en 1981 la partie du Golan qu'il occupait depuis 1967, une annexion non reconnue par la communauté internationale. Une zone tampon courant sur environ 70 kilomètres entre le mont Hermon et le Liban au nord et la rivière Yarmouk et la Jordanie au sud est placée sous le contrôle de la FNUOD, force onusienne établie en 1974 et chargée de veiller au respect du cessez-le-feu entre Israël et la Syrie.
Deraa : un rencontre Daesh-Nosra bombardée
Toujours au sud de la Syrie, l’armée syrienne a réalisé dimanche une série de raids aériens contre des positions de l’Etat Islamique (Daesh) et du front al-Nosra dans la province de Deraa, détruisant entre autre un centre qui servait de lieu de rencontre de dirigeants des deux milices takfiries dans la mouvance d’Al-Qaïda.
Le bâtiment de deux étages a été totalement détruit et 20 miliciens ont été tués, dont les deux chefs militaires, Abou-l-Bara qui commande la milice du bataillon des martyrs d’Ankhel, et Abou Omar qui est le commandant de ce village.
Raqqa: sites Daesh bombardés
A l’est de la Syrie, l’aviation syrienne a également bombardé des repaires de Daesh, dont entre autre : la région de l’ancien bâtiment de la sécurité politique situé dans la ville de Raqqa, ainsi que la région du palais du préfet au centre de Raqqa, la région proche de l’hôpital national et plusieurs endroits dans la région « Aakrichi » où se trouve un camp d’entrainement des miliciens Daesh.
L’ancien stade municipal de la ville transformé en siège de la police de Daesh a, à lui seul, essuyé 7 raids aériens.
Deir Ezzor, des exécutions en gros
A Deir Ezzor à l’est de la Syrie, les exécutions de Daesh vont dans tous les sens.
La milice takfirie a tué quelques 31 personnes durant les dix derniers jours du mois d’Aout Selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme.
Parmi les victimes figurent un avocat membre de l’instance générale du syndicat des avocats Daoud Sleimane Chaher, enlevé il y a plusieurs jours, ainsi qu’un professeur universitaire et membre du conseil du peuple, et le représentant d’une branche d’un parti politique. Ils sont accusés de « soutien aux impies et au régime nassirien (alaouite) et d’apostasie ».
A Mouhassan et « Jdeidet Akidate », 5 citoyens syriens ont été tués et crucifiés pour « corruption sur terre ».
Quant aux autres personnes exécutées, il s’agit selon al-Hadath news de miliciens ayant combattu Daesh, dont des membres du front al-Nosra ainsi que des citoyens accusés d’apostasie. Trois d’entre eux ont été crucifiés. Un syrien alaouite a aussi été exécuté et 4 autres personnes qui ont insulté l’EI. Ils ont été suspendus dans la ville de Mayadeene.
Par ailleurs, mêmes les membres de Daesh n'ont pas été épargnés. 30 d’entre eux ont été tués d’une balle dans la tête pour « collaboration et contacts avec le régime syrien ». Deux chefs font partie de ces tués, dont le tunisien Abou Jaafar al-Tounuçi. Il est accusé d’avoir autorisé à des soldats de l’armée syrienne de sortir sans résistance de l’aéroport de Tabaka en direction du village Athriyya dans la province de Raqqa.