’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) espionne depuis 2006 les ordinateurs des plus hauts responsables turcs.
Les autorités turques ont convoqué lundi le chargé d'affaires américain à Ankara à la suite d'informations de presse décrivant les activités d'espionnage menées par les Etats-Unis sur leur territoire, a rapporté lundi le porte-parole du gouvernement turc.
"Le nouvel ambassadeur américain n'est pas encore là mais son chargé d'affaires a été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour explication", a annoncé le vice-Premier ministre Bülent Arinç à l'issue du conseil des ministres.
Dans son édition parue dimanche, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel a révélé que les services de renseignement américains et britanniques se livraient à une intense surveillance électronique du gouvernement turc, pourtant leur allié au sein de l'Otan.
Selon le Spiegel, qui affirme avoir eu accès à des documents rendus publics par le lanceur d'alerte Edward Snowden, l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) espionne depuis 2006 les ordinateurs des plus hauts responsables turcs, afin de connaître les intentions de son dirigeant Recep Tayyip Erdogan.
A la tête du gouvernement depuis 2003, Erdogan a été élu président le 10 août et a entamé un premier mandat de cinq ans jeudi.
La NSA "a placé la Turquie au même niveau que le Venezuela, et même à un niveau plus élevé que Cuba, en terme de priorité américaine en matière de recherche d'informations", écrit l'hebdomadaire allemand.
"Nous allons évoquer cette question, qui préoccupe la Turquie, lorsque nous nous retrouverons avec les autres dirigeants" à l'occasion du sommet de l'Otan à Newport (Pays de Galles) prévu jeudi et vendredi, a indiqué lundi Erdogan.
Il y a deux semaines, le Spiegel avait publié un premier article affirmant que les services secrets allemands, eux aussi, surveillaient la Turquie.
Le gouvernement turc avait alors convoqué l'ambassadeur de l'Allemagne en Turquie pour lui exprimer sa "préoccupation".
Dans l'article publié lundi, le magazine allemand explique qu'en même temps qu'ils espionnent les autorités d'Ankara, les Etats-Unis sont aussi un de leurs principaux pourvoyeurs de renseignements dans la lutte contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).