Des milliers de manifestants se sont rassemblés devant la résidence du vice-président à Sanaa pour exiger la création d’un Conseil présidentiel transitoire.
Les jeunes manifestants yéménites ont maintenu la pression pour tourner la page du régime du président Ali Abdallah Saleh.
Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans l'après-midi de mercredi devant la résidence du vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi à Sanaa pour exiger la création d'un Conseil présidentiel transitoire, afin d'engager le pays dans l'ère de l'après-Saleh et de mettre fin à cinq mois de contestation.
"Le peuple veut un Conseil présidentiel transitoire", lisait-on sur une banderole des protestataires, qui ont scandé "Non au retour de Saleh".
Un groupe de ces jeunes a commencé à installer des dizaines de tentes devant la résidence de Mansour Hadi pour soutenir cette revendication.
Mais les soldats de la 1ère division blindée du général dissident Ali Mohsen al-Ahmar les ont rapidement fait retirer, afin de rouvrir à la circulation la grande artère de l'Avenue Sittine.
L'avenue débouche sur le QG de cette division qui s'est ralliée avec son chef à la contestation. Les soldats ont procédé à quelques interpellations, selon le journaliste de l'AFP.
Au cours d'une conférence de presse sur la Place du Changement, où campent les protestataires, un autre groupe a réclamé la création rapide d'un Conseil présidentiel transitoire pour former un gouvernement de technocrates, réviser la Constitution et superviser l'organisation d'élections.
A Ryad, un responsable saoudien a déclaré que Saleh était dans un "état stable". Le président yéménite est hospitalisé dans un établissement militaire après avoir été blessé vendredi dans un bombardement du palais présidentiel à Sanaa.
Ce responsable a qualifié d'"infondées" les informations de presse évoquant une détérioration de l'état de santé de Saleh.
Yémen: récents raids aériens américains contre des militants présumés
Les Etats-Unis ont accentué leurs raids aériens au Yémen ces dernières semaines à l'aide drones et d'avions contre des militants présumés d'Al-Qaïda, a rapporté le New York Times mercredi soir.
Le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen, en visite au Caire, avait ainsi prévenu qu'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), basée au Yémen, était "incroyablement dangereuse" et que le chaos actuel au Yémen rendait l'organisation "encore plus dangereuse".
Le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman Zawahiri, a d'ailleurs appelé les Yéménites à poursuivre leur révolte pour établir "un régime qui appliquera la charia", dans une vidéo diffusée mercredi sur internet.
Mardi, le ministère de la Défense yéménite avait annoncé que 30 "membres d'Al-Qaïda" avaient été tués lors d'un assaut de l'armée contre Zinjibar, ville aux mains d'insurgés soupçonnés d'être liés à Al-Qaïda.
Selon le New York Times, « les récentes opérations aériennes américaines surviennent après près d'un an de suspension due à une mauvaise qualité du renseignement qui a provoqué plusieurs morts chez des civils lors des frappes ».
Signe de chaos, une trentaine de corps, selon des témoins, ont été retirés mercredi des décombres des combats ayant opposé l'armée et des éléments tribaux à Sanaa et qui ont fait au moins 300 morts depuis le 23 juin, selon des sources médicales et tribales.
Face à cette situation, l'Arabie saoudite a annoncé qu'elle allait offrir au Yémen trois millions de barils de pétrole pour aider à résoudre une pénurie de produits pétroliers en raison des violences dans le pays.