Poutine : pour sauver l’Ukraine, il faut dialoguer avec le Sud-Est et non pas sanctionner la Russie
Il sera difficile pour les entreprises de l'UE qui ont quitté le marché russe en raison des sanctions de revenir, a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans une interview accordée à la chaîne de télévision russe Perviy Kanal.
« Le danger pour nos fournisseurs traditionnels consiste en le fait que lorsque certaines structures ou entreprises s’installent sur un marché (nous parlons de marché russe), il sera très difficile, voire presque impossible de les chasser de ce marché à l’avenir », a indiqué le président russe. Poutine a ajouté que des représentants des entreprises étaient « déçus par la politique de leur pays ».
Cela dit, la Russie n’a jamais projeté une ingérence armée en Ukraine. Les accusations qui lui sont adressées sont absurdes ou provocatrices. Le Kremlin espère, par contre, que Kiev acceptera enfin le cessez-le-feu immédiat avec les milices populaires novorusses et engagera les pourparlers avec le Sud-Est de l’Ukraine ce qu’il n’a pas fait jusqu’à présent, ont déclaré le 1er septembre le président de Russie Vladimir Poutine et ensuite le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Les déclarations faites dans plusieurs régions russes sont la première réaction de Moscou au récent sommet de l’UE à Bruxelles. Les participants ont envisagé le durcissement des sanctions à l’égard de la Russie et la menace militaire mythique émanant de Russie pour l’Europe. La tonalité de la réaction du président et du chef de la diplomatie a été exclusivement dure. Moscou en a assez de « politesse diplomatique » dans le contexte du génocide des Russes dans le Sud-Est de l’Ukraine et de la « myopie » étrange de l’Europe.
Vladimir Poutine et Sergueï Lavrov ont fait leurs déclarations à la veille de la réunion du groupe de contact pour l’Ukraine qui s’est ouverte le 1er septembre à Minsk.
Moscou espère que les délégués à la séance du groupe de contact à Minsk envisageront le cessez-le-feu, a déclaré le 1er septembre le ministre russe des AE prenant traditionnellement la parole devant les étudiants et les professeurs de l’Institut d’Etat de Moscou des relations internationales.
« Washington et Bruxelles devraient exiger de Kiev ce qu’ils exigent dans tous les autres conflits : cessez d’employer les armements lourds, l’aviation contre les installations civiles, contre les civils. Ne détruisez pas les écoles, les hôpitaux, les jardins d’enfants. Les milices populaires doivent évincer l’armée ukrainienne des positions depuis lesquelles ils attaquent les villes. Cela n’a pas d’alternative. »
L’UE marche sans aucun doute dans le sillage de cette hystérie en voilant par les sanctions l’inaptitude d’influer sur Kiev, a dit Sergueï Lavrov.
Selon les experts russes, il est possible que la situation change malgré les positions fortes du « parti de la guerre » à Kiev. L’emploi de la force dans le règlement du « problème du Sud-Est » s’avère inefficace.