Toutefois "l’Otan pourrait organiser des exercices et ouvrir un centre de formation militaire en Géorgie grâce au rapprochement avec ce pays".
L'Otan a intérêt à avoir de bons rapports de partenariat avec la Russie, mais l'Alliance se doit de s'adapter à la position de Moscou, a affirmé lundi à Bruxelles le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen.
"Les déclarations russes montrent que Moscou considère l'Otan comme son adversaire. Je le regrette, car, à mon avis, le développement de bonnes relations de partenariat avec la Russie contribuerait au renforcement de la sécurité euro-atlantique. Nous avons constaté que la Russie nous considère comme un adversaire, et nous devons nous adapter à cette réalité", a déclaré M.Rasmussen.
Il a ajouté que "l'Otan pourrait organiser des exercices et ouvrir un centre de formation militaire en Géorgie grâce au rapprochement avec ce pays.
"Nous comptons améliorer le potentiel de coopération entre les troupes géorgiennes et les forces otaniennes. Cela concerne aussi la participation géorgienne aux exercices de l'Otan. Des manœuvres militaires pourraient se tenir en Géorgie avec la participation de partenaires de l'Otan. Nous envisageons en outre de créer un centre de formation militaire en Géorgie en vue d'y attirer les partenaires de l'Otan", a-t-il indiqué .
Cela dit , Moscou a appelé à maintes reprises l'Otan à cesser d'aggraver inutilement la tension et à reprendre un travail sérieux. La Russie a aussi rappelé, à l'occasion des plans de renforcement de la présence militaire de l'Alliance en Europe de l'Est, que, selon la Déclaration de Rome et l'Acte fondateur Russie-Otan, il ne devait pas y avoir de présence militaire permanente supplémentaire sur le territoire des pays de l'Europe Orientale.
La semaine dernière, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a annoncé que l'Alliance entendait déployer des troupes à proximité des frontières de la Russie. La Russie a déclaré que le renforcement de la présence militaire de l'Otan dans l'Est porterait atteinte à la sécurité euro-atlantique et a promis de réagir aux actions de l'Otan afin d'assurer sa propre sécurité.
Arguant de la nécessité de garantir la sécurité des alliés, l'Otan a déjà intensifié ses patrouilles aériennes au-dessus des Etats baltes et a dépêché des renforts en mer Baltique et en Méditerranée. Des avions de reconnaissance de l'Alliance survolent régulièrement la Pologne et la Roumanie. L'Otan a en outre annoncé l'augmentation des effectifs, l'élargissement du programme d'exercices militaires, le renforcement de son système d'alerte précoce et de ses forces de réaction rapide.
Selon le directeur du Centre d'information de l'OTAN à Moscou, Robert Pszczel, l'Otan pourrait approuver l'adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine à l'Alliance malgré leurs problèmes territoriaux, toutefois Tbilissi et Kiev ne recevraient pas d'invitation lors du prochain sommet de l'Otan programmé au Pays de Galles pour septembre.
Des manifestations placées sous le slogan "Non à l'Otan" se tiendront le 3 septembre dans six villes géorgiennes dont la capitale Tbilissi à la veille du sommet de l'Alliance. Les manifestations sont organisées par la coalition d'ONG Choix eurasiatique-Géorgie qui conteste les résultats du référendum géorgien de 2008, selon lesquels 77% des Géorgiens soutiennent l'entrée de leur pays à l'Otan.
La coopération entre la Géorgie et l'Otan a débuté en 1994 avec l'adhésion de Tbilissi au programme de Partenariat pour la paix. Après la "révolution des roses" de 2004, cette coopération s'est nettement intensifiée. Lors du sommet de l'Alliance à Bucarest en avril 2008, les participants ont réaffirmé que la Géorgie et l'Ukraine pourraient un jour devenir membres à part entière de l'Otan à condition de satisfaire aux exigences émises par cette dernière.