Les autorités italiennes ont revu à la hausse le niveau de menace terroriste et ont limité les survols de l’Etat pontifical.
Le pape pourrait être menacé par les musulmans radicaux, qui le qualifient de "plus important diffuseur du mensonge dans le monde" , écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Des informations sur les plans de l'organisation terroriste Etat islamique (EI) ou Daesh se sont retrouvées en possession de la revue Il Tempo. Le Vatican annonce ne pas craindre l'attaque des extrémistes. Les autorités italiennes ont néanmoins revu à la hausse le niveau de menace terroriste et ont limité les survols de l'Etat pontifical.
Selon les journalistes d'Il Tempo, l'information sur la préparation d'un attentat contre le pape leur a été transmise par des représentants des renseignements israéliens.
D'après ces données, Daesh aurait l'intention de lancer un défi à Al-Qaïda en le surpassant par la cruauté des attentats commis. Les extrémistes se préparent ainsi à commettre des attentats en Europe et dans ce sens, le pontificat est un objectif logique puisque l'EI le considère comme "porteur du mensonge".
Le choix du pape François comme cible paraît également logique parce que le chef de l'Eglise a prononcé, ces dernières semaines, plusieurs déclarations dures sur les fondamentalistes. Le pontificat a appelé à éliminer Daesh par les armes, ce qui est très atypique pour la rhétorique du Vatican, même envers les forces politiques les plus radicales. Après l'exécution du journaliste James Foley, qui n'était pas catholique, le pape François a jugé nécessaire de contacter ses proches pour leur présenter ses condoléances.
L'entourage du pontificat, du moins en apparence, garde son calme après que la presse a dévoilé cette menace. Le porte-parole du Saint-Siège Federico Lombardi a appelé à ne pas dramatiser la situation, rapporte Newsweek. Dans le même temps, les autorités ont augmenté le niveau de menace terroriste et ont pris des mesures visant à renforcer la sécurité du Vatican. Hormis le gouvernement pontifical, il a été décidé de protéger également le Colisée.
La presse italienne, se référant aux services de renseignements locaux, évoque l'activité des extrémistes musulmans venus de Bosnie. Elle craint que les représentants de cette diaspora et les habitants qu'ils auraient "convertis" soient capables de participer aux attentats. En août, le fondamentaliste islamique Bilal Bosnic, qui a longtemps vécu en Italie avant de rejoindre l'EI, a confirmé le fondement de ces suspicions. "Nous, les musulmans, croyons qu'un jour le monde entier deviendra un Etat islamique. Notre objectif est de faire en sorte que même le Vatican devienne musulman. Je ne le verrai peut-être pas de mes propres yeux, mais ce jour viendra", a-t-il déclaré. "Quant à Foley, c'était un espion. Dans certains cas un meurtre est justifié. Selon les normes islamiques, il est admissible de tuer un prisonnier si cela peut effrayer l'ennemi", a ajouté l'extrémiste.
Les forces de l'ordre italiennes passent en état d'alerte. Rappelons également que Rome a commencé à fournir des armes aux Peshmergas kurdes qui combattent Daesh.
"L'EI représente un danger pour la sécurité européenne, et en Italie on se sent particulièrement vulnérable", a déclaré le vice-ministre italien de l'Intérieur Filippo Bubbico. En même temps, l'Arabie saoudite appelle les pays de l'UE à renforcer leurs mesures de sécurité. "Le terrorisme représente une force qu'il faut combattre rapidement et intelligemment. Sinon, je suis persuadé que dans un mois le terrorisme atteindra l'Europe, puis dans un mois encore l'Amérique", a mis en garde le roi Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud.