La Bosnie s’est dotée en avril d’une nouvelle législation prévoyant des peines jusqu’à 10 ans d’emprisonnement pour les takfiristes et leurs recruteurs.
La police bosnienne a arrêté mercredi quinze personnes soupçonnés d'avoir financé le départ de takfiristes en Syrie et en Irak ou d'avoir combattu dans ces deux pays, a-t-on annoncé de source officielle.
"Jusqu'à présent, 15 personnes ont été arrêtées" dans cette opération menée dans plusieurs régions du pays contre les milieux des radicaux, a déclaré à l'AFP Kristina Jozic, porte-parole de l'Agence nationale d'investigation (Sipa).
"Ces personnes sont soupçonnées d'avoir recruté tout comme d'avoir organisé et financé le départ de ressortissants bosniens en Syrie ou en Irak, ou bien d'avoir participé elles mêmes dans les conflits en Syrie et en Irak dans les rangs de groupes et organisations terroristes radicaux étrangers", a-t-elle ajouté.
Les arrestations et perquisitions ont eu lieu notamment à Sarajevo, Kiseljak, Zenica (centre), Maglaj, Teslic (nord) et Buzim (nord-ouest), où, selon le site du quotidien Dnevni Avaz, un des leaders des radicaux de Bosnie, Bilal Bosnic, a été arrêté.
La Bosnie s'est dotée en avril d'une nouvelle législation prévoyant des peines jusqu'à 10 ans d'emprisonnement pour les takfiristes et leurs recruteurs.
Selon des estimations des renseignements bosniens publiées par la presse locale, quelque 150 ressortissants bosniens combattent actuellement au sein de groupes takfiristes en Irak ou en Syrie et une vingtaine y ont été tués. Une cinquantaine autres sont rentrés en Bosnie.
Rappelons qu’un certain nombre de musulmans de Bosnie, une communauté essentiellement modérée, ont adopté leur doctrine et mode de vie inspirés de l'intégrisme saoudien dit wahhabite, qui n'existait pas dans le pays avant la guerre (1992-1995).