24-11-2024 04:24 AM Jerusalem Timing

Qatar et le financement de Daesh: la vision américaine

Qatar et le financement de Daesh: la vision  américaine

Une analyse de l’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient..

Selon l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, « les Etats-Unis estime leur proche allié  le Qatar comme le foyer du terrorisme, dans la mesure où Washington décrit ce petit Etat du Golfe comme offrant un environnement favorable au financement des groupes terroristes ».

Et même si les Etats-Unis affirment ne détenir aucune preuve de l’implication directe du gouvernement qatari dans le  financement du groupe terroriste appelé «Etat islamique et connu sous le nom de Daesh» : il n’a aucun doute sur l’implication directe d’individus au Qatar dans le financement de cette organisation et autres semblables.

Par conséquent, les Etats-Unis considèrent que l'état du Golfe ne fait pas assez pour mettre un terme à ce phénomène.

Cela dit, « dans le but d'influencer la politique nationale qatari, les Etats-Unis ont  adopté la politique de la carotte et du bâton envers son allié arabe.  Tantôt, il le comble de louanges pour les nouveaux systèmes de lutte contre le financement du terrorisme que le Qatar a crée , tantôt Washington usent de tous les moyens pour le dissuader de soutenir  en secret  les organisations terroristes et parfois le blâme publiquement sur ce sujet ».

Or, le problème fondamental, poursuit l’institut, « c’est l’agenda américain de lutte contre le terrorisme est parfois incompatible avec les propres intérêts politiques du Qatar ».

Car, « la stratégie de sécurité du Qatar consiste à soutenir un grand nombre d'organisations régionales et internationales afin de repousser toute forme de menaces du pays. Cette stratégie implique une  assistance généreuse aux organisations islamiques. D’où  la collecte de dons au niveau locale ou à l’étranger  destinée aux groupes islamistes. Dans ce cas, on comprend que  la fermeture des canaux traditionnels de soutien pour les islamistes – et ce qu’exige  Washington de Doha - est incompatible avec la politique stratégique du Qatar sur sa propre sécurité ».

Toujours selon l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient,  « la pression américaine est capable d'influencer les politiques internationales dans la lutte contre le financement du terrorisme par les pays du Golfe, et le dernier exemple en date est le Koweït. Ce dernier s’est vu forcer à renforcer sa lutte contre le financement du terrorisme, en procédant à l’adoption de nouvelles lois qui doivent entrées en vigueur en fin de cette année.  Or, le respect de ce genre de lois représente un gros problème quand il s'agit de pays du Golfe.
« Les États-Unis devraient estimer leur  relation étroite avec le Qatar comme un moyen de pousser son allié à agir dans le sens du meilleur. Les inquiétantes victoires réalisées par Daesh en Irak et en  Syrie devraient représenter une occasion privilégiée pour Washington afin de travailler avec le Qatar pour mettre en œuvre des mesures de lutte contre le financement du terrorisme » poursuit l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient .

Il est clair que « le Qatar ne bloquera la collecte de dons via les chaînes privées que s’il  se sent menacé directement par Daesh ou autres groupes terroristes soutenus par la communauté des donateurs, ou si il estime que les islamistes Qataris qui rentrent de l'Irak et de la Syrie représente une menace sérieuse a la  sécurité du pays ».

Dans le même temps, « l'affaiblissement de Daesh nécessite une approche financière qui ne soit pas basée uniquement sur les dons privés du Golfe. Car Daesh jouit de ses propres moyens d’autofinancement comme  la contrebande du pétrole, les opérations d'extorsion et autres crimes commis en Irak et en Syrie. Par conséquent, saper la base financière de cette organisation nécessite la possibilité de bloquer son accès aux ressources locales ».