Des monnaies régionales peuvent y contribuer.
Le monde cherche les moyens de renoncer au dollar. Les experts sont toujours plus nombreux à reconnaître que la monnaie américaine a rempli sa mission et doit abandonner graduellement la scène mondiale.
Des monnaies régionales peuvent y contribuer. Cependant l'expérience de l'euro a démontré que renoncer tout simplement à sa monnaie et opter pour une monnaie unique renferme certes des avantages évidents, mais aussi des problèmes sous-jacents.
Les apologistes de l'euro ne se lassent pas de répéter que l'introduction d'une monnaie unique était favorable pour l'économie européenne : les marchés sont devenus plus stables et les risques ont diminué pour les opérations de change. Mais l'essentiel, c'est que l'euro a fait concurrence au dollar et a occupé une place solide parmi les monnaies de réserve. Cependant, près de dix ans plus tard la crise économique a éclaté. Les critiques de l'euro ont aussitôt relevé la tête pour pointer du doigt toutes les erreurs commises lors de l'introduction de la monnaie européenne unique, notamment le fait de ne pas prendre en considération les différences de structure économique des pays faisant partie de la zone euro. Il y a, en plus, des dessous politiques, estime le directeur du département d'analyse stratégique de la société FBK Igor Nikolaev :
« Dans une grande mesure il y avait une forte motivation politique lors de l'adoption de la monnaie européenne. Créer un contrepoids, au premier chef au dollar et aux Etats-Unis. En ce sens la politique a prévalu sur l'économie, car le taux de croissance moyen des pays de la zone euro n'a pas augmenté suite à l'introduction de l'euro. Cela concerne aussi le taux de croissance du chiffre d'affaires du commerce extérieur. Le but recherché lors de l'introduction de la monnaie unique européenne, à savoir l'accélération du taux de croissance économique, n'a pas été atteint ».
Tout permet de conclure que le projet d'euro est encore loin du succès. Les perspectives de cette monnaie dans l'avenir rappellent toujours davantage la condition du dollar à présent.
Sur ce fond, il y a une logique dans les tentatives de nombreux pays de s'unir et de créer leur propre monnaie régionale. La raison principale consiste dans la volonté d'établir des liens commerciaux solides entre voisins. Certains pays d'Amérique latine se sont déjà affranchis de la dépendance vis-à-vis du dollar. Les chefs des Etats de l'ALBA et de l'Equateur ont signé un projet du développement économique par le biais de l'introduction de leur monnaie régionale, le sucre. D'après les prévisions du feu président du Venezuela Hugo Chavez, toutes les conditions étaient réunies pour une plus ample transformation de cette nouvelle monnaie.
L'analyste en chef d'AlparI Anna Bodrova signale que le yuan chinois gagne en popularité et en vigueur et est utilisé activement dans les paiements avec les pays en développement :
« La Chine a maintenu pendant assez longtemps le yuan dans un cadre très rigide. Les Etats-Unis insistent sur sa réévaluation. Le yuan se renforce constamment. Au cours de ces dernières années il a été réévalué de 8 à 9 %, mais à l'heure actuelle il est sous-estimé par le marché à 15 % environ. Pour combler ce décalage il faudra environ 5 ans étant donné les rythmes actuels de sa réévaluation. Et après ? Après la Chine sera sur la ligne d'arrivée et le dollar aura non pas un concurrent, mais deux. Par la suite, tout dépendra de la situation des économies mondiales en principe ».
Les Etats-Unis tentent aussi de trouver une issue à la situation compliquée de leur monnaie. L'apparition d'une nouvelle monnaie, l’améro, n'est pas exclue sur l'espace économique unifié des Etats-Unis, du Canada et du Mexique.
La réorganisation des finances mondiales est un enjeu de taille qui demande la prise en considération de l'ensemble des facteurs qui peuvent influer sur l'économie d'un tel ou tel pays.
La Voix de la Russie