29-11-2024 05:47 PM Jerusalem Timing

Le sommet de l’Otan : le sommet de la IIIe guerre mondiale?

Le sommet de l’Otan : le sommet de la IIIe guerre mondiale?

Comme l’écrit le Washington Post, le sommet s’est réuni au pays de Galles dans le contexte d’une "nouvelle menace, en provenance d’un ancien ennemi".

Le sommet de l'Otan qui s'est ouvert jeudi au pays de Galles est le plus hostile à la Russie de ces vingt dernières années, écrit vendredi 5 août le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Aussi bien par la rhétorique de ses participants que les décisions qui  y sont adoptées notamment la création d'une force de réaction rapide.

Il faut dire que les événements en Ukraine ont poussé Washington à réanimer cette alliance, qui se positionnait jusqu'ici officiellement comme une entité politique s'efforçant de ne pas mettre en avant la composante militaire.

Les pays membres de l'Alliance ont même sciemment réduit leurs versement au budget otanien de 2,3% du PIB dans les années 1990 à 1,5% aujourd'hui, faisant porter tout le fardeau des dépenses de maintenance des armées européennes aux USA.

Les événements en Ukraine ont offert à Washington l'opportunité de rassembler à nouveau ses partenaires, devenus paresseux et laxistes pendant les "années de paix", pour les placer sous les armes et les forcer de payer pour se protéger contre les menaces illusoires émanant de Russie.

Ainsi, le sommet du pays de Galles pourrait se transformer en une sorte de mobilisation d'urgence organisée par la Maison blanche pour réanimer la composante militaire de l'Otan, qui s'est considérablement ternie ces dernières années.

Les décisions  prises au sommet sont en majorité déjà connues et ne subiront pas de modifications significatives.

Les membres de l'Alliance exprimeront certainement leur soutien sans engagement au président ukrainien Piotr Porochenko et évoqueront les éventuels moyens d'apporter une aide financière à Kiev.

Toutefois, il est peu probable qu'on entende des chiffres concrets – tout se limitera aux messages adressés aux gouvernements nationaux. Les hauts fonctionnaires otaniens et la grande majorité des experts indiquent que l'intervention de l'Alliance en Ukraine est pratiquement exclue, en dépit des appels des "nains" de l'Otan comme la Lituanie.

Peu importe la dureté de la critique de l'Otan à l'égard de la Russie: personne n'a l'intention d'entrer en guerre contre elle pour défendre les intérêts ukrainiens. Et la nouvelle solidarité de l'Otan, selon le secrétaire général adjoint Alexander Vershbow, ne s'applique pas à l'Ukraine.

Le thème central du sommet du pays de Galles est au fond la création de la Force de réaction rapide.

En effet, sept pays membres de l'Alliance atlantique ont signé  un accord sur la création de la Force expéditionnaire unie, nouvelle unité des forces de réaction rapide, a annoncé vendredi le service de presse du ministère estonien de la Défense.

La Force sera composée de militaires britanniques, estoniens, lettons, lituaniens, danois, norvégiens et néerlandais. La Grande-Bretagne en assumera le commandement.

"La Force expéditionnaire unie offrira à l'Estonie une très bonne possibilité de poursuivre la coopération étroite avec la Grande-Bretagne et les autres alliés auxquels nous somme liés par l'opération de l'ISAF dans le sud de l'Afghanistan. La création de cette Force est un pas concret vers l'augmentation de la capacité de l'Otan  de réagir rapidement", a déclaré le ministre estonien de la Défense après avoir signé l'accord.

Après la signature de l'accord, les parties devraient négocier la structure de la Force, le nombre de ses effectifs ainsi que  la contribution à apporter par chaque pays.

 

Selon l'Otan, ces troupes doivent pouvoir être déployées en 48 heures dans n'importe quelle région de la planète. Personne ne cache que ce nouveau groupe est destiné à être déployé avant tout le long de la frontière russe.

Le commandement de la Force de réaction rapide siègera à Londres et celui de l'Otan a l'intention d'utiliser ses sites militaires en Pologne, en Roumanie et dans les pays baltes comme bases opérationnelles avancées.

Les participants au sommet évoqueront également le renforcement des missions des patrouilles aériennes dans les pays baltes et l'usage régulier d'avions de reconnaissance pour survoler la Roumanie et la Pologne.

Hormis la situation en Ukraine, le sommet de l'Otan sera l'occasion d'évoquer la crise en Irak et les plans américains pour former une coalition internationale appelée à lutter contre la menace terroriste. L'Allemagne a déjà annoncé fournir des armes aux Kurdes irakiens qui se battent contre les islamistes. L'Alliance pourrait également soutenir les efforts de ses membres pour apporter une assistance à l'Irak dans son combat contre les radicaux.

Comme l'écrit le Washington Post, le sommet s'est réuni au pays de Galles dans le contexte d'une "nouvelle menace, en provenance d'un ancien ennemi".

La Russie est donc redevenue cet ennemi, ce que les généraux otaniens ne cachent même pas.

 Toutefois, au cours des dernières décennies, en dépit des discours publics sur le partenariat, dans les appréciations officieuses Moscou restait toujours un ennemi potentiel pour le commandement de l'Otan.


Dès que la Russie s'est mise à défendre activement ses intérêts géopolitiques, elle s'est immédiatement transformée en menace pour l'ordre mondial "à l'occidentale" planifié par les USA. Et au pays de Galles, les membres de l'Otan ont commencé à se préparer à une invasion russe imaginaire, bien qu'il "n'existe aucune raison de renforcer l'activité de l'Otan", selon l'ambassadeur de Russie auprès de l'Alliance.