Les analystes de la banque britannique Barclays ont estimé que l’afflux d’argent russe dans le système financier hongkongais pourrait atteindre 6,5 milliards d’euros.
Le rapprochement entre la Russie et l'Asie ne concerne pas que l'énergie et la plupart des secteurs de l'économie russe, surtout la finance mais aussi la défense, sont tentées de se tourner vers l'Est.
Le quotidien Novyïé Izvestia prédit jeudi "une ruée vers l'Est" dans le secteur de la défense. Il rapporte que Moscou commence à se tourner vers la Chine, au lieu des Etats-Unis et de l'UE, pour se fournir en composants électroniques, nécessaires à la coûteuse modernisation en cours des forces armées.
"On ne peut que s'interroger sur la fiabilité de tels composants", commente le journal.
La presse russe avait déjà évoqué pendant l'été le gel d'une partie des contrats en Russie de l'équipementier télécoms américain Cisco, destinés à l'armée et représentant des millions de dollars.
La compagnie aérienne Aeroflot, contrainte de clouer au sol sa low-cost Dobrolet sanctionnée par l'UE, a également fait un appel du pied à l'Est.
Ne pouvant honorer ses contrats de leasing en Europe, elle a indiqué qu'elle chercherait à louer des avions à Singapour à la place.
Le besoin de nouveaux financements est particulièrement criant pour les grandes banques publiques, coupées des marchés européens. Leurs taux d'intérêt augmentent pour l'ensemble des entreprises russes qu'elles financent, renchérissant les investissements.
Pour les sociétés russes à la recherche de nouvelles sources de financement, "les marchés asiatiques, comparables en volume aux marchés européens, sont les candidats les plus évidents, étant donné la politique étrangère russe", a estimé l'agence Standard & Poor's.
"Mais il faudra beaucoup de temps et d'énergie pour que les entreprises russes deviennent des emprunteurs réguliers. Elles sont actuellement peu connues en Asie", a-t-elle ajouté.
Selon des informations de presse, des entreprises de secteurs très variés (Novatek dans le gaz, MegaFon dans les télécoms, Norilsk Nickel dans les mines) auraient déjà converti une partie de leurs réserves de devises en dollars de Hong Kong à cause des sanctions.
Les analystes de la banque britannique Barclays ont estimé que l'afflux d'argent russe dans le système financier hongkongais pourrait atteindre au total 67 milliards de dollars de Hong Kong (6,5 milliards d'euros).
Cependant, dans un système financier interconnecté, il est peu probable que les banques d'affaires de Hong Kong puissent organiser des levées de fonds pour les entités sanctionnées aux Etats-Unis et dans l'Union européenne, et les investisseurs pourraient se montrer hésitants à y placer des sommes importantes, ont prévenu ces experts.