L’initiative turque a irrité les alliés d’Ankara au sein de l’Otan.
La Turquie mène des discussions avec la France pour l'achat d'un système antimissile après les difficultés rencontrées dans les négociations avec une société chinoise placée sur liste noire par les Etats-Unis, a annoncé le président turc cité par la presse dimanche.
"Certains désaccords sont survenus avec la Chine sur la question de la fabrication conjointe et du savoir-faire pour le système antimissile", a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan en marge du sommet de l'Otan aux Pays de Galle, selon la télévision privée NTV.
"Malgré cela, les discussions se poursuivent, mais la France, deuxième sur la liste (NDLR: des fournisseurs éventuels) nous a fait une nouvelle offre" et "actuellement nous menons des discussions avec la France", a dit le chef de l'Etat.
Pour ce contrat, "la production conjointe est importante pour nous", a-t-il ajouté.
En septembre 2013, la Turquie avait retenu la compagnie chinoise China Precision Machinery Export-Import Corporation (CPMIEC) pour la livraison de missiles sol-air de longue portée, provoquant la préoccupation de Washington.
CPMIEC, qui fabrique le système antimissile HQ-9, est la cible de sanctions américaines pour avoir vendu des armes et de la technologie liée aux missiles à l'Iran et à la Syrie.
L'initiative turque avait également irrité les alliés d'Ankara au sein de l'Otan, pour qui les systèmes d'armes des membres de l'Alliance doivent être compatibles entre eux.
La CPMIEC avait été retenue au détriment des américains Raytheon et Lockheed Martin, du russe Rosoboronexport et du consortium franco-italien Eurosam pour ce contrat estimé à 2,9 milliards d'euros. Ankara aurait dû normalement confirmer sa décision à l'été 2014.