Des familles syriennes ont fui Aarsal par crainte de Daesh.
La tension est montée d'un cran au Liban avec la décapitation samedi d'un nouveau soldat libanais parmi les militaires aux mains de Daesh.
Les photos du jeune soldat Abbas Medlej (20 ans), originaire de la Békaa, ont circulé sur les sites des groupes takfiris, l'une d'elle montrant un homme masqué et vêtu de noir, tenant la tête du jeune homme au dessus d'un corps gisant dans une marre de sang.
Il a été décapité par un Libanais de Tripoli, selon des rapports publiés par la presse libanaise.
Dans un communiqué, Daesh a prétendu que ledit soldat a tenté de prendre la fuite et d'ouvrir le feu sur des éléments du groupe.
Immédiatement, des manifestations spontannées ont eu lieu dans toutes les régions libanaises, avec la participation entre autre des familles des soldats toujours en détention. A Tripoli, dans la Békaa, au Sud et dans la Banlieu sud de Beyrouth, des centaines de personnes ont brulé des pneus et bouclé les routes principales menant aux différentes régions libanaises.
Ils ont appelé les autorités libanaises à déployer tous leurs efforts pour sauver la vie du reste des militaires et réclamé le départ des réfugiés syriens de leurs régions.
Un médiateur syrien
Au sujet de ces efforts, le journal koweitien al-Raï a révélé que les Qataris sont entrés sur la voie de la médiation afin de libérer les soldats.
En effet, c'est une personnalité syrienne ayant joué le rôle primordial dans la transaction qui a permis la libération des soeurs syriennes à Maaloula, qui a ouvert la voie à la médiation qatarie.
D'après le journal al-Hayat, les Qataris ont chargé le Syrien J.H., un agent de renseignements qataris, de négocier pour sauver la vie des militaires libanais.
Deux officiers qataris sont arrivés à Aarsal depuis deux jours pour sonder les conditions des ravisseurs et reporter les délais fixés par ces derniers pour exécuter un nouveau soldat, ajoute la même source.
Craintes à Aarsal
A Aarsal au nord-Est du Liban, la remise du corps du Libanais kayed Ghadada tué d'une balle à la tête par le groupe terroriste de Daesh a suscité des craintes quant à de nouvelles attaques de la part de ce groupe.
Selon le maire d'Aarsal Ali Houjeiri, le front al-nosra et Daesh ont établi des listes de personnes "recherchées" pour coopération avec le Hezbollah dans les dernières batailles.
S'exprimant au journal panarabe as-sharq el-awsat, Houjeiri a dit que l'Etat libanais et le Hezbollah recherchent des dizaines de Syriens installés à Aarsal et qui collaborent avec les groupes terroristes, alors que le front al-nosra et Daesh accusent des dizaines d'autres de travailler pour le compte du Hezbollah.
Craignant des exécutions sommaires commises par les groupes terroristes, plus de cent familles ont quitté Aarsal pour éviter d'être enlevées par Daesh et pour fuir aussi la récession économique qui frappe ledit village depuis le mois dernier.
Le front al-Nosra et Daesh considèrent ces syriens comme des traitres qui doivent être tués.
Cinq Syriens arrêtés
Entretemps, le département des renseignements de l'armée a arrêté cinq syriens de la famille Salameh dans la ville de Marjeyoun au Sud Liban, qui communiquaient via whatsapp avec des groupes takfiris.
Les syriens arrêtés ont subi des interrogatoires avant d'être remis aux autorités compétentes. Le département des informations a également arrêté un sixième syrien dans la même région et pour les mêmes raisons.