Le quotidien Al Watan préconise d’établir en réaction "une coalition russo-irano-syrienne".
La presse syrienne s'en prend vigoureusement mardi aux pays arabes qui ont donné "carte blanche" aux Etats-Unis pour revenir militairement au Moyen-Orient, et un quotidien préconise même d'établir en réaction "une coalition russo-irano-syrienne".
Le quotidien al-Baas, organe du parti dirigeant en Syrie, estime que "Washington, qui s'est servi du faux prétexte de la présence d'armes de destruction massive pour entrer militairement dans la région en 2003 afin de dessiner de nouvelles lignes géopolitiques pour la région (...) revient aujourd'hui sous un autre faux prétexte qui est la lutte contre le terrorisme, tandis que les Arabes sont absents de toute décision et ne jouent que les seconds rôles".
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry doit rencontrer jeudi à Jeddah les ministres de pays arabes afin de bâtir une large coalition de plus de 40 pays pour vaincre, selon lui, Daech (EI). La Syrie qui fait face aux exactions de Daech sur son territoire est exclue de cette coalition.
Pour la quotidien officiel As Saoura, "les Etats-Unis ont préparé le terrain pour livrer de nouveau des guerres dans la région, et leurs partenaires locaux sont prêts à exécuter les ordres sans même connaître les détails du plan américain. Ainsi la Ligue arabe a donné son accord pour soutenir la stratégie d'Obama".
Réunis dimanche au Caire, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont convenu de "prendre toutes les mesures pour combattre le terrorisme au niveau politique, sécuritaire et idéologique".
"Que viennent faire Kerry et (le chef du Pentagone Chuck) Hagel si les arabes de la Ligue ont déjà donné leur accord préalable à une nouvelle guerre dans la région organisée par les Etats-Unis?", s'interroge le journal gouvernemental Techrine.
As Saoura estime que le plan américain ne comprendra pas "les mesures nécessaires pour contenir le terrorisme et l'empêcher de s'étendre", en reprenant les critiques de Damas contre les pays arabes et la Turquie qui financent et laissent entrer en Syrie les takfiristes.
Al Watan évoque pour la première fois "la possibilité de former une coalition russo-irano-syrienne".
"Les pays occidentaux et régionaux excluent les pays qui veulent vraiment lutter contre le terrorisme tandis que la coalition suscitée par les Américains regroupe ceux qui ont soutenu financièrement, militairement et sur le plan logistique les groupes terroristes", écrit-il.