Et Téhéran doit fournir des produits alimentaires à la Russie après la décision de cette dernière de suspendre l’importation de produits européens et américains
L'Iran et la Russie vont coopérer dans le domaine énergétique mais un accord pétrole contre marchandises n'est "pas à l'ordre du jour", a indiqué mardi un haut responsable du ministère iranien du Pétrole.
L'Iran et la Russie "vont développer leur coopération dans les domaines pétrolier, gazier, pétrochimique et du raffinage", a déclaré le vice-ministre chargé des questions internationales et commerciales, Ali Majedi, cité par l'agence Isna.
Mais "la question de l'échange de pétrole contre des biens n'est absolument pas à l'ordre du jour" de la réunion de la commission économique conjointe irano-russe, mardi et mercredi, a-t-il souligné.
Les médias avaient évoqué un accord d'échange prévoyant la vente de pétrole et de produits de consommation iraniens en échange d'investissements russes dans la production énergétique de Téhéran, notamment son secteur pétrolier et gazier vieillissant en raison des sanctions internationales.
Selon la presse russe, les négociations portent sur l'achat par la Russie d'environ 70.000 barils de pétrole par jour, soit 2% de la production iranienne (3,2 mbj en 2013). Pour Moscou, ces livraisons ne vont pas à l'encontre des sanctions internationales imposées sur l'Iran en lien avec les craintes sur son programme nucléaire.
Téhéran doit par ailleurs fournir des produits alimentaires à la Russie après la décision de cette dernière de suspendre l'importation de produits européens et américains en réaction à l'embargo de l'UE et des Etats-Unis consécutif au soutien russe à la rébellion en Ukraine.
Le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak, qui participe à cette réunion conjointe, a rencontré son homologue Hamid Chitchian et Ali Akbar Salehi, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA). Il doit rencontrer le ministre du Pétrole Bijan Namdar Zamganeh, qui devait signer mardi un protocole d'accord pour développer les échanges commerciaux et économiques entre les deux pays.
Le contrat, prévu pour une durée de cinq ans, sera finalisé par les présidents, russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani d'ici fin septembre.
La Russie va également participer à la construction de huit centrales électriques d'une capacité totale de 2.800 mégawatts et à la modernisation de centrales existantes, a déclaré M. Chitchian.
Selon le ministre iranien, le volume de cette coopération atteindra plus de 10 milliards de dollars.
Les deux pays discutent également d'un contrat pour la construction de quatre nouvelles centrales nucléaires. Moscou a achevé celle de Bouchehr, une installation de 1.000 mégawatts sur la côte du Golfe, officiellement remise aux Iraniens en septembre 2013.
L'Iran veut construire à terme 20 centrales nucléaires de 1.000 mégawatts, dont quatre à Bouchehr, afin de diversifier ses sources d'énergie pour être moins dépendant du pétrole et du gaz pour sa consommation intérieure.