C’est lui qui avait facilité le séjour de Ben Laden à Abbottabad quelques années avant sa liquidation par les Américains
Le chef de la nouvelle branche d'Al-Qaïda pour le sous-continent indien, le Pakistanais Asim Umar, est un idéologue chargé d'ouvrir un "nouveau front" vers l'Asie au moment où les émules de Ben Laden perdent du terrain au profit de l'Etat Islamique (EI) au Moyen-Orient.
Al-Qaïda a annoncé la création d'une nouvelle branche pour porter le jihad au cœur du sous-continent indien et jusque dans les pays d'Asie du sud comptant des minorités musulmanes qui sera présidée par Asim Umar.
Or de cet homme, on connaît peu de choses hormis ses prêches en ligne, son appel à un "réveil islamique" et ses publications.
Le mollah Asim Umar, nom qui pourrait en être un d'emprunt, lit assurément le pachto, la langue du peuple pachtoune, qui forme l'ossature du mouvement taliban, mais parle et écrit surtout en ourdou, langue nationale du Pakistan, qui se rapproche de l'hindi indien.
Il connait aussi l’arabe et l’ouzbèque, selon le site d’information libanais al-Hadath News, citant des sources pakistanaises.
Turban de charbon enroulé autour de la tête, barbe hirsute, Asim Umar apparaît dans des vidéos de propagande diffusées par Al-Qaïda mais aussi par le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), un regroupement de factions islamistes armées en guerre contre le gouvernement d'Islamabad qu'ils accusent de soutenir la guerre américaine "contre la terreur" et de ne pas mettre en œuvre la charia, la loi islamique.
Les talibans pakistanais sont bien implantés dans le nord-ouest du pays, et dans des quartiers de Karachi (sud), mais aussi dans la province du Penjab, frontalière de l'Inde, cible d'attaques de combattants penjabis pakistanais.
Après l'Indonésie et le Pakistan, l'Inde est le troisième pays comptant la plus forte population musulmane au monde, avec plus de 140 millions de fidèles, mais les musulmans indiens sont restés insensibles aux appels au "jihad", la guerre sainte promue par Al-Qaïda et ses alliés.
"Pourquoi les musulmans de l'Inde sont-ils totalement absents du jihad", s'interrogeait l'an dernier Asim Umar dans une vidéo en ourdou diffusée sur internet par Al-Qaïda, appelant les jeunes musulmans indiens à faire preuve "d'honneur" et de "zèle" afin que l'Inde soit dirigée à nouveau par sa minorité musulmane et non sa majorité hindoue.
"Ne forcez pas les infidèles à prononcer la profession de foi... C'est à eux de décider s'ils veulent devenir musulman ou continuer à pratiquer leur ancienne religion. Mais puisque cette planète est celle d'Allah, il est nécessaire d'y établir le système d'Allah", dit-il en ourdou.
Dans des allocutions truffées de référence à l'empire moghol, musulman, qui a régné sur l'Inde du 16e à la moitié du 19e siècle, et califat ottoman, Asim Umar appelle à un "renouveau" islamique en Inde, au moment où les jihadistes prennent le contrôle des régions entières de l'Irak et de la Syrie.
Umar a passé 16 années de sa vie en Afghanistan après avoir effectué ses études dans une grande école islamique au nord-ouest du Pakistan, « Dar al-Oloum al-Haqaniya » (la Maison des vraies sciences), rapporte al-Hadath News.
Il a rédigé quatre ouvrages au moins dont un qu’il a consacré à la société de sécurité américaine privée Black Water qui travaillait en Irak avant de changer son appellation en raison des exactions et atrocités qu’elle a commises.
Une source jihadiste originaire des régions pakistanaises limitrophes de l’Afghanistan, et qui connait Umar en personne c’est ce dernier qui avait facilité le déplacement de Ben Laden vers une maison d’Apot-Abad au Pakistan, dans laquelle il est reste plusieurs années avant d’être liquidé par les Américains.
AFP+ al-Hadath News