22-11-2024 11:32 PM Jerusalem Timing

Avancée des rebelles en Ukraine, l’UE durcit ses sanctions contre Moscou

Avancée des rebelles en Ukraine, l’UE durcit ses sanctions contre Moscou

Et la Russie prépare à son tour la riposte

Les autorités ukrainiennes ont reconnu pour la première fois jeudi que les rebelles séparatistes avaient étendu leur contrôle de la frontière orientale ukrainienne avec la Russie jusqu'à la mer d'Azov.
   
"Cette partie de la frontière se trouve actuellement sous le contrôle des mercenaires pro-russes", a déclaré un porte-parole militaire Andrii Lyssenko lors d'un briefing. Cette annonce fait suite à une offensive dans le sud-est de l'Ukraine lancée par les rebelles le mois dernier.
   
Des équipes de l'AFP avaient déjà constaté voici une dizaine de jours l'absence de l'armée ukrainienne dans le sud de la région du Donbass, mais c'est la première fois que les autorités ukrainiennes reconnaissent officiellement la perte de contrôle sur la frontière dans cette zone.
   
L'avancée des troupes ukrainiennes sur le territoire contrôlé par des séparatistes, entamée depuis juillet, s'est heurtée fin août à une contre-offensive des rebelles lancée en direction des villes stratégiques côtières du sud de la région de Donetsk, au bord de la mer d'Azov.
   
Le gouvernement ukrainien soutenu par les Occidentaux a mis en cause une "invasion directe" des troupes régulières russes qui a, selon Kiev, changé la donne dans ce conflit. Le Kremlin dément toute ingérence en Ukraine.
   
Kiev a signé vendredi dernier avec les séparatistes un cessez-le feu, globalement respecté, selon le président ukrainien Petro Porochenko. Des tirs d'artillerie ont été entendus dans la nuit par des journalistes de l'AFP à Donetsk, bastion des insurgés.

Encore des sanctions européennes
   
Pour sa part, l'Union européenne a voté de nouvelles ses sanctions économiques contre la Russie, et qui devraient rentrer en vigueur vendredi.


Auparavant, l’Otan et le président ukrainien s’étaient convenus qu’il y a toujours environ mille soldats russes" dans l'est de l'Ukraine "avec un nombre substantiel d'équipements", et 20.000 autres sont toujours massés le long de la frontière entre les deux pays.

Sachant que Moscou a toujours démenti la présence de ses soldats aux côtés des rebelles séparatistes prorusses.
   
   
Les nouvelles sanctions interdisent notamment tout financement de la dette de trois entreprises russes du secteur de la défense et de trois entreprises russes du secteur de l'énergie, y compris par l'achat d'actions ou obligations dont l'échéance est supérieure à 30 jours, selon le Conseil.
   
Cette interdiction doit notamment cibler les compagnies pétrolières Rosneft et Transneft, ainsi que la branche pétrolière du géant gazier Gazprom, selon une source européenne.
   
Par ailleurs, les restrictions visant cinq banques publiques russes (Sberbank, VTB BAnk, Gazprombank, Vnesheconombank et Rosselhozbank) ont été renforcées. "Les ressortissants et les entreprises de l'UE ne peuvent plus accorder de prêts à cinq grandes banques publiques russes" et il est interdit d'acheter des actions et obligations émises par ces mêmes banques et dont l'échéance est supérieure à 30 jours.

 

Contre des sociétés mixtes et des personnalités

 
L'UE ajoute aussi une liste de "neuf sociétés mixtes du secteur de la défense" aux entreprises déjà visées par une interdiction d'exportation de biens à double usage civil et militaire. Elle renforce aussi les restrictions à la fourniture de services liés à l'exploration pétrolière en Russie.
   
Par ailleurs, 24 personnalités, "dont les nouveaux dirigeants du Donbass, les membres du gouvernement de Crimée ainsi que des décideurs et oligarques russes" ont été ajoutées à la liste de personnes et entités visées par des sanctions ciblées. Le nom du ministre russe de la Défense, un temps évoqué, n'a pas été retenu, selon une source européenne.
 
Cet ajout "porte à 119 le nombre total de personnes" visées par une interdiction de pénétrer sur le territoire de l'UE et un gel de leurs avoirs, "tandis que 23 entités demeurent soumises à un gel de leurs avoirs dans l'UE", a précisé le Conseil.

 

Possibilité d'amendement

Mais les ambassadeurs des 28 doivent "avant la fin de ce mois mener une évaluation exhaustive de la mise en œuvre du plan de paix", a déclaré M. Van Rompuy dans un communiqué.

"A la lumière de cette évaluation, et si la situation sur le terrain le permet, la Commission et le Service d'action extérieure de l'UE sont invités à faire des propositions pour amender, suspendre ou abroger le train de sanctions, en tout ou en partie", a-t-il ajouté.
   
Les 28 Etats membres de l'UE pourraient "étudier ces propositions en urgence en vue d'agir si cela est approprié", a précisé M. Van Rompuy.

Riposte russe

Pour sa part, en guise de riposte, la Russie a préparé une nouvelle liste de produits qui seront interdits d'importation en cas de nouvelles sanctions occidentales.

Selon l'assistant du président russe Andreï Belooussov, cité par Ria Novosti, « il y a des produits non agricoles pour lesquels nos partenaires européens dépendent plus de Moscou que Moscou ne dépend d'eux. Il s'agit notamment des importations de véhicules, surtout de véhicules d'occasion, et de certains produits de l'industrie légère que nous sommes déjà capables de produire nous-mêmes, par exemple de certains types de vêtements", a-t-il ajouté.

Auparavant, Moscou avait pris la décision d’interdire d’autres produits importés de l’Occident, des produits agricoles entre autre, ce qui n’a pas manqué de léser les pays européennes qui les lui exportaient.

Par ailleurs, et concernant la péninsule de la Crimée annexée par la Russie, à la demande de ses habitants, exprimée par référendum par 96%, 98% d’entre eux ont déjà pris leurs passeports russes, indique l’agence Ria Novosti.
 

 

Sources: AFP, Ria Novosti