L’Arabie saoudite accepte d’accueillir sur son territoire des camps d’entraînement pour les combattants de l’opposition syrienne.
Les Etats-Unis ont obtenu jeudi de dix pays arabes leur engagement, y compris éventuellement militaire, dans l'offensive annoncée par le président Barack Obama pour "éradiquer" Daech (EI) en Irak et en Syrie.
La Syrie, a toutefois mis en garde Washington contre d'éventuelles frappes sur son territoire sans son accord.
Après la déclaration solennelle d'Obama à la Maison Blanche mercredi soir, son chef de la diplomatie John Kerry a réussi lors d'une réunion à Jeddah (Arabie saoudite) à convaincre ses homologues arabes, dont le poids lourd saoudien.
Washington, les pays du Golfe, l'Egypte, l'Irak, le Liban et la Jordanie "ont déclaré leur engagement partagé à se tenir unis contre la menace que pose pour la région et le monde le terrorisme, y compris le soi-disant EI", selon un communiqué commun, au terme de sept heures de tractations.
Ce soutien ferme des pays arabes inclut leur accord à "se joindre, le cas échéant, à une campagne militaire coordonnée", précise le communiqué sans entrer dans les détails.
Parmi les mesures évoquées figurent la mise à la disposition de l'US Air Force d'aérodromes supplémentaires dans la région, ainsi que la création éventuelle de zones d'exclusion aérienne.
Les ministres de la Défense des pays participants à la rencontre de Djeddah doivent se réunir prochainement pour mettre au point un scénario d'application des ententes intervenues dans cette ville.
Toutefois, selon Kerry, "aucun pays ne parle de placer des troupes au sol et nous ne pensons pas qu'il y en ait besoin".
A la télévision ABC, il a été encore plus clair: "Pas de troupes combattantes américaines au sol, point à la ligne".
Il aussi affirmé sur les chaînes CNN et CBS que les Etats-Unis n'étaient "pas en guerre contre Daech", mais conduisaient une "très importante opération anti-terroriste".
Le chef de la diplomatie américaine poursuivra sa tournée vendredi à Ankara puis au Caire samedi pour rencontrer le chef de la Ligue arabe.
Armer l’opposition syrienne
Aux yeux de diplomates américains, l'Arabie saoudite doit être l'"élément clé de la coalition par sa taille, son poids économique et sa portée religieuse avec les sunnites".
Après l'appel téléphonique de Barack Obama mercredi au roi Abdallah d'Arabie, Kerry a eu un entretien avec lui jeudi soir.
Ils sont tombés d'accord pour renforcer l'aide à l'opposition syrienne armée, qu’ils qualifient de modérée.
Les Saoudiens pourraient former et entraîner des rebelles syriens, qui combattent à la fois le pouvoir syrien et Daech.
Les Etats-Unis entendent aussi "renforcer (leurs) bases" dans le Golfe et accroître "les vols de surveillance" avant d'éventuelles frappes en Syrie, selon un responsable du département d'Etat.
Le Pentagone va commencer à baser une partie de ses avions à Erbil, au Kurdistan irakien.
La stratégie Obama a été bien accueillie par l'opposition syrienne, qui devrait bénéficier des moyens militaires qu'elle réclame depuis longtemps.
Mais le Congrès américain a prévenu qu'il n'y aurait pas de vote sur cette aide avant la semaine prochaine.