Les militants pro-occidentaux avaient demandé aux tribus de prendre part aux manifestations . Il n’en a rien été. Quelques milliers étaient au rendez-vous.
Quelques milliers de syriens ont manifesté dans plusieurs régions syriennes.
Dans la province de Deraa, selon l’AFP aui cite l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ils étaient des milliers à Daël, , et les manifestants ont scandé des slogans anti-régime et appelé à la défense des habitants de Jisr al-Choughour (nord-ouest), où une opération militaire de l'armée est en cours.
Mais d’après la télévision syrienne, ce chiffre est exagéré : à la foi d’une habitante de cette ville, le nombre des manifestants ne dépassent pas les dizaines.
De plus, l’AFP a fait état de deux manifestants de Bosra AlHarir tués vendredi par des militaires, qui auraient ouvert le feu depuis une voiture militaire.
Une version contestée par la télévision publique syrienne, qui dit que des "hommes armés" ont ouvert le feu sur des membres des forces de l'ordre à Bosra al-Harir, tuant un policier et un civil.
Dans les régions kurdes, ce sont trois localités kurdes qui ont regroupé quelques 8000 manifestants, selon l’AFP.
Laquelle ajoute que des manifestations ont également lieu à Homs (nord), troisième ville du pays, et que "des coups de feu ont été entendus dans les quartiers de Khalidiya et Bayada", (d’après l'OSDH). Sans préciser le chiffre des participants.
Précisant que deux rassemblements ont eu lieu dans cette ville, le correspondant de l’agence officielle syrienne Sana a indiqué que des hommes armés ont ouvert le feu sur les forces de l'ordre à Jouret al-Arayes, blessant nombre d'eux , et sur les citoyens à Baba Amro, blessant également un membre des forces de l'ordre.
L’agence précise qu’un regroupement de 125 personnes a eu lieu dans la banlieue de Damas, devant la mosquée d'al-Ghefrane à al-Qaboun, scandant pour la liberté, alors que des dizaines de jeunes hommes se sont regroupés derrière la mosquée d'al-Hassan au quartier d'al-Midan, après la sortie des fidèles de la mosquée.
L’agence indique qu’ils « scandaient des slogans d'incitation, sans recevoir la moindre réaction auprès les fidèles qui sont restés à l'intérieur de la mosquée jusqu'à la dispersion de ces jeunes ».
Sana souligne toutefois que les forces de l'ordre à al-Qaboune ont essuyé les tirs des personnes armées et nombre d'eux en ont été blessés. Alors que l’AFP dit qu’il y a eu deux tués dans ce quartier.
A al-Hassaké, le correspondant de SANA a indiqué que des rassemblements de dizaines de personnes après la prière de vendredi devant la grande mosquée dans la ville d'Amouda, et un autre à Ras al-Ein et devant la mosquée d'al-Qassem à Qamichli.
Alors que plus au nord, à Hama (210 km au nord de Damas), plus de 5.000 manifestants ont défilé vers la place al-Assi. Les forces de sécurité ne sont pas intervenues, ont indiqué des habitants de cette ville. Le site en ligne Syria news affirme que c’est dans cette ville que s’est tenu le plus grand rassemblement.
Selon des militants pro-occidentaux, le chef de la sécurité militaire de cette ville, Mohammad Moufleh, a été arrêté jeudi ainsi que 20 autres officiers, puis transférés à Damas, par ordre du ministre syrien de l'Intérieur. Il est accusé d'avoir donné des consignes pour ouvrir le feu sur les manifestants.
Selon Syria News, des centaines d’étudiants ont manifesté après la prière de vendredi à l’université d’Alep, scandant des slogans pour la liberté et pour débloquer le siège contre Jisr AlChogour.
Alors que la police anti-émeute tentait de disperser les manifestants à coup de matraques, une autre manifestation se tenait à l’université en soutien au président syrien Bachar ElAssad.
Plusieurs dizaines d’étudiants ont été arrêtés dans cette université où plusieurs rassemblements ont eu lieu ces dernier temps puis ont été relâchés ultérieurement.
Pour sa part, l’agence syrienne officielle Sana a révélé que l’armée a entamé son opération à Jisr Al Choghour où 120 membres des forces de l’ordre ont été tués lundi dernier par des gangs armés qui contrôlaient la ville depuis.
Ces bandes ont incendié les terres agricoles et les champs de blé situés au périmètre de la ville, a rapporté la télévision syrienne.
Selon l’agence syrienne, les habitants ont exprimé leur gratitude quant à l’entrée des forces de l’ordre dans leur ville.
Les révélations de la télévision syrienne
La télévision syrienne a diffusé en direct les démentis de deux membres des forces de l’ordre de la province de Deraa, le conscrit Tharouat Taleb et le policier Abdel Rahman Yassine qui ont nié avoir été liquidés par leurs compères pour avoir refusé d’obéir aux ordres.
Elle a aussi diffusé ce vendredi un appel téléphonique capté entre deux membres des groupes armés qui avaient commis « des opérations terroristes » à Jisr al-Choughour . L'appel téléphonique capté révèle un accord entre Assaad et Ahmad pour quitter la région vers les frontières turques et prendre des photos les présentant comme fuyant les forces de la sécurité et de l'armée syrienne, pour les diffuser sur l'Internet.
La télévision syrienne a diffusé une séquence audio dans laquelle une femme, appelée Chaza, a averti un membre d'un groupe s’appelant Hussein, et se trouvant en Turquie, que ses contacts téléphoniques avec les membres de son groupe ont été interceptés et diffusés sur les ondes de la télévision syrienne. Dans cette séquence Chaza demande à Hussein de ne plus utiliser son numéro pour contacter son réseau et de rester là où il est puisqu'il a été démasqué.
Par ailleurs, un marchand de bétails du village de Ras al-Ain dans la région de Yabroud, Moussa al-Rifaï, a indiqué à la TV syrienne jeudi soir que de jeunes avaient tenté de l’enrôler pour qu’il joue le rôle d’un général dissident de l’armée syrienne en lui fournissant l'uniforme et l'argent. Il a dit qu'il leur a fait croire qu'il était disponible à le faire avant de prendre la fuite.