Hollande exhorte Occidentaux et pays arabes à soutenir "fortement" l’Irak face à Daech qui menace les intérêts français au Kurdistan.Premiers vols de reconnaissance militaires français en Irak lundi.
Le président irakien Fouad Massoum a appelé lundi, dans une interview à la radio Europe 1, à une intervention aérienne rapide contre Daech (EI) dans son pays, juste avant le début à Paris d'une conférence internationale.
"Nous avons besoin d'une intervention aérienne", a-t-il dit alors que les représentants d'une vingtaine de pays se réunissent à Paris pour organiser la mobilisation contre les Daech.
"Il est nécessaire qu'ils interviennent rapidement parce que s'ils tardent, si cette intervention et ce soutien à l'Irak tardent, peut-être que Daech (EI) va occuper d'autres territoires".
"Daech au cours de ces derniers mois a commis des massacres, des crimes que l'on peut qualifier de génocide, de purification ethnique et religieuse", a renchéri M.Massoum à l'ouverture d'une conférence à Paris sur la sécurité en Irak.
Il a également mis l’accent peu avant cette conférence sur l’importance de la participation de l’Iran dans la coalition internationale anti-Daech. M.Massoum a remercié l’Iran, qui a fourni dès le début de la crise une aide militaire et humanitaire à l’Irak.
L'Iran, qui n'a pas été invité à la conférence internationale prévue lundi à Paris pour organiser la lutte contre l'EI, a affirmé qu'il ne souhaitait pas de toute façon y participer.
Téhéran aide et conseille les Kurdes irakiens contre les takfiristes, mais assure qu'il ne coordonnera pas ses actions avec les Etats-Unis. Les Iraniens accusent Washington d’avoir « crée et armé ces groupes terroristes sous prétexte de vouloir faire tomber le pouvoir en Syrie. Mais après l’extension de leurs menaces portant atteinte aux intérêts occidentaux, ils se sont alors révoltés contre les takfiristes ».
Hollande exhorte Occidentaux et pays arabes à soutenir "fortement" l'Irak
De son côté, le président français François Hollande a exhorté ses partenaires occidentaux et arabes à s'engager "clairement, loyalement et fortement aux côtés des autorités irakiennes".
"Il n'y a pas de temps à perdre" face au danger de Daech- menaçant les intérêts français au Kurdistan irakien, a dit le président français, en ouvrant la conférence internationale à Paris.
"Le combat des Irakiens contre le terrorisme est aussi le nôtre. Nous devons nous engager clairement, loyalement et fortement aux côtés des autorités irakiennes", a-t-il poursuivi devant les représentants d'une trentaine de pays occidentaux et arabes qui participent à cette conférence.
S’agissant de la Syrie, le président français a appelé aussi à soutenir "par tous les moyens" les forces de l'opposition démocratique en Syrie sans toutefois évoquer une quelconque participation française aux frappes que Washington envisage de conduire contre les bastions de Daech dans ce pays.
Hollande a également évoqué l'"appui militaire" aux forces engagées contre Daech avec la constitution d'une "large coalition" voulue par les Etats-Unis dans laquelle "la France prendra sa part" comme elle l'a déjà fait avec la livraison de matériel militaire aux Peshmergas kurdes engagés contre Daesh.
Il s'agit aussi, selon lui, de "casser les filières takfiristes" face à l'afflux de "combattants venus du monde entier", y compris de la France, et qui viennent grossir les rangs de Daech.
Premiers vols de reconnaissance militaires français en Irak
Entre-temps, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en visite aux Emirats arabes unis, a annoncé que les premiers vols de reconnaissance militaire en Irak auraient lieu lundi, alors que Washington et ses alliés se mobilisaient contre Daech.
"Dès ce matin, les premiers vols de reconnaissance auront lieu avec l'accord et des autorités irakiennes et des autorités émiraties", a dit le ministre sur la base d'Al-Dhafra où étaient rassemblés quelque 200 militaires dont des pilotes d'avion de combat Rafale.
Peu après, deux de ces appareils ont décollé à quelques minutes d'intervalle de cette base, a constaté un journaliste de l'AFP.
M. Le Drian a relevé son déplacement intervenait "dans un contexte d'une exceptionnelle gravité".
"Soyez donc prêts à intervenir", a dit le ministre français aux militaires positionnés à Al-Dhafra, base située à 30 km au sud-ouest d'Abou Dhabi.
"La France se tient prête en ces moments décisifs pour sa sécurité, car c'est bien aussi la sécurité de la France que menace Daesh, ce pseudo Etat islamique", a souligné M. Le Drian.
Le Falcon transportant le ministre a atterri à l'aube sur cette base où sont stationnés des militaires français, ainsi que six Rafale, un avion ravitailleur Boeing C-135 et un avion de reconnaissance Atlantique de la marine française.
Quelque 750 militaires français sont déployés aux Emirats arabes unis, proche allié de la France dans le Golfe.
M. Le Drian devait rencontrer le prince héritier D'Abou Dhabi, Cheikh Mohammed ben Zayed al Nahyane, pour expliquer notamment le rôle que joue la France au sein de la coalition internationale anti-Daech.
Les entretiens devaient porter non seulement sur l'Irak mais aussi sur la Libye. M. Le Drian devait ensuite se rendre en Egypte.
Sa visite dans les deux pays est intervenue au moment où les représentants d'une vingtaine de pays se réunissaient lundi à Paris pour définir le rôle de chacun dans la coalition internationale voulue par Washington pour combattre Daech.