Seule base militaire française à l’étranger hors de l’Afrique, Al-Dhafra occupe une position stratégique face au détroit d’Ormuz, par où transite 40% du pétrole mondial transporté par voie maritime, à proximité immédiate de l’Iran
La base d'Al-Dhafra, au sud d'Abou Dhabi, d'où sont partis lundi les premiers vols de reconnaissance de Rafale en Irak dans le cadre de la mobilisation contre l'Etat islamique, est depuis 2009 la tête de pont du dispositif militaire français dans la région du Golfe.
Avec six avions Rafale et quelque 750 militaires, la base est un maillon essentiel des forces françaises pré positionnées dans l'arc de crise qui va du Sahel à l'océan indien.
Avant même l'engagement lundi des premiers Rafale pour des missions en Irak, c'est d'Al-Dhafra que sont partis ces dernières semaines les avions-cargos qui ont procédé à des largages de vivres et de matériel humanitaire au-dessus du Kurdistan irakien.
L'implantation militaire française aux Emirats arabes unis est en fait une enclave française sur l'immense base émiratie d'Al-Dhafra, qui accueille également d'importants détachements de l'armée de l'air américaine.
Son inauguration en mai 2009 par Nicolas Sarkozy concrétisait le renforcement de la coopération de défense entre la France et les Emirats depuis la guerre du Golfe (1990-1991).
Elle comprend trois implantations distinctes. La Base Aérienne 104, à 30 km d'Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, est conçue pour accueillir un détachement d'avions de combat et plusieurs appareils de transport et de ravitaillement.
Une base navale dans le port de Mina Zayed à Abou Dhabi peut accueillir tous les bâtiments de la marine nationale à l'exception du porte-avions Charles de Gaulle. Enfin, une demi-brigade de la Légion étrangère est stationnée dans un camp militaire proche.
L'état-major français refuse, pour des raisons opérationnelles, d'évoquer un éventuel renforcement du dispositif ces dernières semaines. Comme lors de l'opération Harmattan en 2011 en Libye, les Rafale devraient être le fer de lance des forces françaises en cas de frappes aériennes sur des objectifs de l'Etat islamique en Irak, et Al-Dhafra un point d'appui privilégié si les opérations devaient s'inscrire dans la durée.
Seule base militaire française à l'étranger hors de l'Afrique, Al-Dhafra occupe une position stratégique face au détroit d'Ormuz, par où transite 40% du pétrole mondial transporté par voie maritime, à proximité immédiate de l'Iran.
Lors de son inauguration, la base devait également servir de vitrine en vue d'éventuelles exportations du Rafale et autres matériels militaires français vers les Etats du Golfe.