Londres s’attend à une coopération iranienne dans la lutte contre Daech.
Les Etats-Unis ne coopéreront pas "militairement" avec l'Iran pour lutter contre Daesh en Irak mais veulent poursuivre la "discussion diplomatique" amorcée sur le sujet avec Téhéran en marge des négociations sur le nucléaire, a dit lundi le secrétaire d'Etat John Kerry.
"Nous ne nous coordonnerons pas avec l'Iran mais nous sommes ouverts à une discussion" à propos de la manière d'éradiquer les takfiristes en Irak et en Syrie, a déclaré M. Kerry à Paris aux quelques journalistes qui voyagent avec lui.
Pour monter une stratégie de lutte contre ce groupe armé, "nous en avons discuté (avec l'Iran) en marge du P5+1", du nom du groupe de grandes puissances qui négocient avec Téhéran sur son programme nucléaire, a ajouté John Kerry.
Il a ajouté "laisser toujours ouverte la possibilité d'avoir une discussion" sur ce dossier.
Le ministre américain réagissait à des déclarations du guide suprême iranien, l'ayatollah Sayed Ali Khamenei, selon lesquelles l'Iran avait rejeté une demande de coopération des Etats-Unis contre Daesh.
Il n'a toutefois pas voulu commenter directement les propos du numéro 1 iranien.
D'après son site officiel, l'ayatollah Khamenei, à la sortie de l'hôpital où il a été opéré de la prostate, a déclaré que dès les premiers jours de l'offensive des takfiristes, "les Etats-Unis via leur ambassadeur en Irak ont demandé une coopération contre Daesh". "J'ai refusé car ils ont les mains souillées", a-t-il dit.
"Le secrétaire d'Etat américain (John Kerry) a également demandé personnellement à (son homologue iranien) Mohammad Javad Zarif, et il a refusé", a ajouté le numéro un iranien.
A Ankara vendredi, John Kerry s'était dit opposé à la présence de Téhéran à la conférence internationale sur l'Irak qui s'est achevé lundi à Paris. L'Iran n'avait finalement pas été convié à cette réunion.
Londres s'attend à une coopération iranienne
Pour sa part, le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond a déclaré lundi à Paris s'attendre à une coopération iranienne avec la coalition en lutte contre les Daech en Irak.
"Il a toujours été improbable que l'Iran devienne un membre à part entière de la coalition mais je crois que l'on peut continuer à espérer que l'Iran soutienne les grandes lignes de notre projet, et on peut s'attendre à ce que l'Iran se montre coopératif en ce qui concerne les plans de la coalition", a-t-il déclaré à Paris en marge de la conférence internationale sur la sécurité en Irak.
Quant à l'éventualité de frappes en Syrie, le ministre a rappelé la position britannique selon laquelle "l'ampleur des difficultés" à surmonter serait tout "autre", "pour toutes sortes de raisons, militaires, légales, et techniques". "Mais nous ne l'excluons pas", a-t-il ajouté.
Le ministre a en outre martelé que la Grande Bretagne jouerait "un rôle important dans la coalition".
L'Iran, grand absent de la conférence de Paris, juge illégitime une coalition internationale dont l'objectif réel reste selon Téhéran de violer la souveraineté de la Syrie et de l’Irak.