23-11-2024 02:58 PM Jerusalem Timing

FAO: 100 millions de personnes sauvées de la faim dans le monde en 10 ans

FAO: 100 millions de personnes sauvées de la faim dans le monde en 10 ans

Le monde compte environ 805 millions de personnes souffrant de la faim, soit 100 millions de moins qu’il y a dix ans.

La faim a reculé dans le monde, où 100 millions de personnes ont été sauvées de ce fléau depuis dix ans, mais plus de 800 millions en souffrent toujours, selon un rapport de la FAO rendu public mardi.

Le monde compte environ 805 millions de personnes souffrant de la faim, soit 100 millions de moins qu'il y a dix ans, et 209 millions de moins qu'il y a 20 ans, a précisé l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture, qui a son siège à Rome.

Cette amélioration, en dépit de fortes disparités régionales, devrait permettre d'atteindre les "Objectifs du millénaire", fixés par les Nations unies en 2000, et qui prévoient de diminuer de moitié d'ici à 2015 la proportion de personnes souffrant de la faim dans les pays en développement, a précisé la FAO dans son rapport annuel sur la faim dans le monde.

En revanche, les objectifs plus ambitieux fixés par le Sommet sur l'alimentation mondiale en 1996 à Rome devant permettre de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées dans les pays en développement, également d'ici à 2015, ne seront probablement pas atteints, relève l'organisation.

Globalement, la faim a toutefois reculé dans le monde. Le pourcentage de personnes en état de sous-alimentation est ainsi passé au cours de la dernière décennie de 18,7% à 11,3% de la population mondiale. C'est encore plus flagrant dans les pays en développement, où cette proportion est passée de 23,4% à 13,5%.

Les progrès réalisés sur le front de la lutte contre la faim dans le monde masquent cependant de profondes disparités régionales.

L'Afrique sub-saharienne a peu progressé au cours des dernières années et environ une personne sur quatre reste sous-alimentée dans cette partie du monde, indiquent la FAO, le Programme alimentaire mondial (WFP) et le Fonds international pour le développement de l'agriculture (IFAD), co-auteurs de ce rapport annuel.

Le rapport note toutefois qu'il y a quelques raisons d'espérer en raison d'un engagement politique croissant pour lutter contre la faim. Une forte croissance économique y améliore les conditions de vie d'une population toujours en croissance, selon ce rapport qui relève que sept des 10 économies à la croissance la plus rapide sont en Afrique.

Cet engagement politique en faveur de la lutte contre la faim a donné des résultats particulièrement satisfaisants en Amérique latine, où les progrès ont été les plus sensibles, permettant à cette partie du monde d'atteindre d'ores et déjà les objectifs fixés par le sommet de Rome il y a près de 20 ans.

L'Asie, continent de loin le plus peuplé du globe, accueille sans surprise deux personnes sur trois en état de sous-alimentation dans le monde. L'Asie du Sud, soit essentiellement l'Inde, n'a réalisé que peu de progrès, l'Asie du sud-est ayant en revanche déjà rempli les objectifs du sommet de Rome.

L'Océanie est la région en développement comptant le moins de personnes sous-alimentées, mais la situation tend à s'aggraver depuis 20 ans, selon les estimations de la FAO.

Prenant quelques exemples dans le monde, au Brésil, Bolivie, Haïti ou encore au Malawi et à Madagascar, la FAO estime qu'un engagement politique est indispensable pour éradiquer la faim, au-delà des simples progrès économiques qui restent toutefois une condition essentielle.

Au Malawi, la volonté politique des autorités a été cruciale pour permettre à ce petit pays africain, fortement dépendant de son agriculture, de réduire de moitié la proportion de personnes sous-alimentées au sein de sa population totale en dix ans. Le gouvernement a ainsi donné la priorité à l'amélioration de la productivité agricole dans un pays où 84% de la population vit dans les campagnes, permettant une forte augmentation de la production de maïs, premier produit alimentaire du pays.

Au Brésil, la croissance économique a certes considérablement réduit la pauvreté, mais sans l'engagement des autorités, la faim resterait une réalité pour une grande partie de la population, assure ce rapport. Le programme "zéro faim"  lancé par l'ex-président Luis Ignacio Lula da Silva a ainsi permis de diviser par deux le nombre de personnes sous-alimentées entre la période 2000-2002 et celle comprise entre 2004 et 2006.