Les Etats-Unis se proposent de rebâtir l’espace postsoviétique en admettant des anciennes républiques soviétiques à l’OTAN. La Russie, elle, doit en tenir compte...
Comme l’ont annoncé les médias, les exercices militaires internationaux Rapid Trident-2014 ont débuté dans la région de Lvov (Ouest de l’Ukraine). Ils dureront jusqu’au 26 septembre.
Les exercices actuels dans l’Ouest de l’Ukraine, exercices menés officiellement sous l’égide des Etats-Unis et non pas de l’OTAN, peuvent être considérés comme une manifestation nouvelle et particulièrement ostentatoire de regain d’activité militaire de l’Alliance atlantique à proximité des frontières russes. Bien qu’on ait réussi à circonscrire le feu de la guerre civile qui fait rage en Ukraine, ce feu surgit ça et là sous forme d’accrochages isolés. Mais au lieu d’unir les efforts de tout le monde pour éteindre l’incendie, le partenaire principal au sein de l’OTAN joue avec le feu dans une maison en flammes, bien qu’il ne le fasse pas officiellement au nom de l’Alliance.
Des exercices navals communs de trois jours de l’Ukraine et de l’OTAN se sont déroulés précédemment dans la mer Noire sous le nom de Sea Breeze-2014, également sous les auspices des Etats-Unis. Et voilà qu’une semaine plus tard, ces jeux dangereux se sont poursuivis sous forme de manœuvres Rapid Trident. Les exercices actuels impliquent 1.300 militaires venus de 15 pays.
Le département d’Etat américain a pour sa part déclaré que de telles manœuvres étaient organisées chaque année et que, de ce fait, elles ne constituaient pas une réponse aux évènements dans le Donbass. La logique de ce genre d’éclaircissements frappe l’imagination. Sur fond des menaces venant chaque jour d’outre-Atlantique à l’adresse de la Russie et de l’adoption de sanctions antirusses, les Etats-Unis cherchent à persuader quelqu’un que la démonstration de leur puissance militaire par les pays de l’OTAN dans le voisinage de la Russie n’a rien à voir avec cette dernière, et qu’il était absolument impossible de reporter les exercices jusqu’au règlement du conflit militaire dans l’Est de l’Ukraine.
Pendant son sommet au pays de Galles, l’OTAN a opté pour l’augmentation de sa présence militaire à proximité des frontières russes, lit-on dans un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Ces projets étaient couvés depuis longtemps et la crise ukrainienne n’était qu’un prétexte pour commencer à les réaliser, a constaté le ministère. Une alliance créée à l’époque de la guerre froide est en principe incapable de modifier son « code génétique », à savoir sa stratégie qui consiste à s’ingérer dans les affaires des pays étrangers, résument les auteurs du communiqué.
Un expert militaire, le rédacteur-en-chef de la revue Natsionalnaïa Oborona(la Défense nationale), Igor Korotchenko, évoque dans une interview à La Voix de la Russie la ferme intention de l’OTAN de suivre cette ligne.
« Concernant l’Ukraine, l’OTAN s’est fixé pour objectif stratégique d’admettre Kiev à l’alliance. Cet objectif stratégique a été annoncé, il n’a pas changé et on tâchera de l’atteindre. Aucun changement de la situation politique en Ukraine n’influera sur l’absorption de ce pays par l’OTAN. Il ne faut pas se faire d’illusions en la matière. Les Etats-Unis se proposent de rebâtir l’espace postsoviétique en admettant des anciennes républiques soviétiques à l’OTAN. La Russie, elle, doit en tenir compte. »