24-11-2024 08:10 AM Jerusalem Timing

Les chrétiens du Liban comptent "sur Dieu et le Hezbollah"

Les chrétiens du Liban comptent

Un soldat libanais aux mains d’al-nosra menacé de mort, un autre enlevé.

La crise des militaires enlevés par les terroristes du front al-nosra et Daesh dans le jurd d’Aarsal se complique de plus en plus.

Alors que les négociations menées au Qatar par le directeur général de la sureté générale Abbas Ibrahim n’avancent pas, des sources du camp politique du 8 mars ont affiché au journal al-Akhbar leur crainte quant « aux nouvelles complications dans la région qui font du dossier des militaires une deuxième affaire d’Aazaz (les pèlerins libanais enlevés en Syrie et libérés après plus d’un an: ndlr).

Mardi, le front al-nosra a haussé le ton en menaçant de tuer un soldat libanais chiite, Mohammad Hamiyeh, de la Békaa. Selon le site officiel d’al-nosra, « Hamiyeh serait le premier soldat à payer le prix », en allusion au slogan brandi par ce groupe terroriste « qui paiera le prix ? ».

Dans un communiqué posté sur Twitter par ledit groupe, on indique que « la voie des négociations n’a pas été close de notre côté, et nous ne posons pas de conditions irréalisables, comme ils le prétendent ».

Evoquant les restrictions présumées exercées par l’armée libanaise sur les réfugiés syriens d’Aarsal, al-nosra a menacé « de passer à l’acte si la situation devient insupportable ».

Ce groupe radical a menacé d’exécuter les militaires l’un après l’autre jusqu’à ce que le gouvernement libanais fléchisse. Des sources proches d’al-nosra affirment à al-Akhbar que « ces positions entrent dans le cadre des négociations en cours ».

Tout en écartant que le front al-nosra exécute des soldats à court terme, ces sources soulignent que les soldats aux mains de Daesh sont plus menacés.

Un nouveau soldat enlevé ?

La radio de la Voix du Liban a révélé des informations sur l’enlèvement d’un nouveau soldat libanais à Aarsal. « Des miliciens armés ont enlevé le soldat Kamal Houjeiri de sa ferme à Wadi Hmeid à Aarsal et l’ont amené vers une destination non identifiée », indique la radio.

En effet, le front al-nosra a multiplié ces derniers jours les enlèvements, à la recherche de personnes figurant sur sa liste.

Un groupe de Daesh dans le Hermel

Des jeunes de la ville frontalière du Hermel ont pris les armes mardi soir à la recherche d’un groupe de terroristes qui se seraient infiltrés par le jurd de la ville.

Des sources politiques et sécuritaires ont fait état d’un mouvement suspect qui a mobilisé les habitants et les éléments de sécurité chargés de protéger la ville. « Ils se seraient réfugiés dans une maison louée par des réfugiés syriens », avance une source d’un parti politique influent dans cette région.

Et d’assurer toutefois qu’il est impossible de traverser le jurd du Hermel dont les routes sont rocheuses et très sinueuse.  

Retour des voitures piégées

En ce qui concerne le danger des voitures piégées, des sources locales et régionales ont fait part au journal libanais al-Anbaa de la possibilité du retour de la vague des voitures piégées au Liban.

D’après ledit journal, des dirigeants sécuritaires éminents ont renforcé les mesures de sécurité autour de leurs domiciles et leurs bureaux et limité leurs déplacements au maximum, après avoir reçu des renseignements sur des menaces de liquidation contre plusieurs dirigeants libanais.  

« Grâce au Hezbollah, Daesh ne nous a pas envahis »

Dans la Békaa du Nord, des partisans des Forces Libanaises et des anciens combattants des FL lors de la guerre civile du Liban affirment que le combat du Hezbollah contre les organisations terroristes a éloigné l’invasion de Daesh de leur village, comme celui de Qaa.

« Si le Hezbollah n’avait pas combattu en Syrie, Daesh nous aurait envahi depuis longtemps », reconnait le maire du village. Un ancien partisan des Forces Libanaises, Mtanious Nehmé affirme que « Daesh n’exclura personne : ni musulman, ni chrétien, ni partisan des FL, ni partisan du parti nationaliste. C’est notre village et nous allons mourir ici dans la Békaa du Nord. Nous n’allons jamais le livrer à Daesh », confie-t-il au site d’information alhadathnews.

Tout en écartant une invasion globale dudit village par les terroristes, les habitants de Qaa soulignent que Daesh peut mener un attentat à la voiture piégée ou s’infiltrer pour commettre un massacre contre les habitants.

En politique, ils affirment que les mensonges de l’Occident ne convainquent pas les chrétiens. « Ils veulent les expulser de l’Orient par Daesh et effriter la structure sociale en Syrie, au Liban et en Irak. Les chrétiens comprennent le projet américano-sioniste. Nous ne voulons pas partir en France. La garantie des chrétiens d’Orient est l’axe de la résistance et l’armée libanaise ». 

Dans d’autres villages frontaliers avec la Syrie, des chrétiens de toutes obédiences politiques sont unanimes à dire : « Si le Hezbollah gagne, nous gagnerons, si le Hezbollah est égorgé, nous le serons aussi ».

Les chrétiens de Saïda : Dieu et son parti nous protègent !

Les craintes de la situation sécuritaire au Liban ne concernent pas seulement les habitants de la Békaa. Les chrétiens de Saida aussi, au Sud du pays préparent leurs armes pour les utiliser en cas de nécessité.

Craignant l’afflux de réfugiés syriens dans leurs régions et les partisans du cheikh salafiste Ahmad el Assir qui a provoqué pendant deux ans le chaos dans le pays avant de prendre la fuite, les habitants de cette partie du Sud multiplient les mesures de précaution.

Les municipalités ont interdit aux Syriens de se déplacer la nuit dans les rues des villages, observent leurs mouvements, et établissent des listes pour distinguer entre les pro- et anti-régime et connaitre aussi ceux qui possèdent une expertise guerrière.

Ces chrétiens, des aounites, des Kataëb, des Forces Libanaises et du parti nationaliste syrien, sont unanimes à réclamer l’aide du Hezbollah. Ils ont même demandé du parti de les entrainer militairement sous la bannière des brigades de la résistance !

Par ailleurs, les colloques et les rencontres avec des dirigeants politiques du Hezbollah se sont nettement multipliés à l’invitation des personnalités éminentes de Saida.  

Perquisitions à Saida

Ces derniers jours, des rumeurs ont circulé sur l’avortement par l’armée d’un projet planifié par les partisans du cheikh Ahmad el-Assir pour attaquer la prison de Jezzin et libérer leurs collègues.

Mais des sources sécuritaires ont démenti ces informations assurant que l’armée mène des perquisitions de routine quotidienne à Abra, à l’Est de Saïda et dans la ville.

Source: al-Akhbar, alhadathnews, assafir