Une tentative de mettre la main sur cette institution s’opposant au wahhabisme.

L'Arabie Saoudite va financer la restauration de la mosquée d'al-Azhar du Caire, l'une des plus prestigieuses institutions théologiques de l'islam sunnite, a annoncé jeudi l'Egypte.

La mosquée, vieille de plus de 1.000 ans, s'étend sur un hectare au coeur du quartier historique du vieux Caire.

L'institution supervise également un vaste réseau d'universités à travers le pays qui accueillent des étudiants de l'ensemble du monde musulman.

"Valorisant le rôle important que joue al-Azhar, phare de l'islam modéré qui diffuse ses valeurs tolérantes dans l'ensemble de la région", le roi Abdallah d'Arabie Saoudite "a pris l'initiative généreuse de restaurer (la mosquée) d'al-Azhar", a indiqué un communiqué de la présidence égyptienne à l'issue d'un entretien entre le président Abdel Fattah al-Sissi et le chef du renseignement saoudien, le prince Khaled Ben Bandar Ben Abdel Aziz.

Un représentant d'al-Azhar, Abbas Shoman, a affirmé que la date du début des travaux ainsi que leur coût n'avaient pas encore été annoncés.

Al-Azhar, qui signifie "la plus resplendissante" ou "la plus florissante", a été nommé en hommage à Fatima al-Zahraa, fille du prophète Mohammad (S), dont est issue la dynastie fatimide qui régna sur l'Egypte de 969 à 1171.

La restauration d’AlAzhar par le régime saoudien est interprétée comme une tentative de mettre la main sur cette institution s’opposant au wahhabisme.

Il est à noter que la majorité des oulémas d’AlAzhar s’opposent à la pensée wahhabite takfirie prônée par l’institution religieuse saoudienne.

En 2011, un des cheikhs d’AlAzhar, le Dr. Ahmed Al-Tayeb, avait vilipendé les pratiques des wahhabites saoudiens. Cheikh Tayeb n’a pas hésité à les accuser "de tenter de déformer la  pensée  centriste et modérée de l'Islam, qu'AlAzhar a pu sauvegarder pendant plus de mille ans".

Le cheikh d’AlAzhar a dans ce contexte condamné la destruction par les wahhabites des mausolées et des sanctuaires des hommes saints de l'Islam, affirmant que "ces actes violent le vrai Islam ".