Daesh "s’est transformé en monstre qui menace désormais ses créateurs", réitère Téhéran. Il affirme que "toute offensive contre les takfiristes doit être menée en coopération avec Damas.
Le Conseil de sécurité a appelé vendredi à soutenir Bagdad dans sa lutte contre Daesh (EI), dans une déclaration adoptée lors d'une réunion ministérielle présidée par le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
A cette occasion, le Conseil a adopté une déclaration unanime appelant à "renforcer et étendre le soutien au gouvernement irakien dans sa lutte contre Daesh et les groupes armés qui lui sont liés".
Le Conseil "condamne fermement les attaques menées par des organisations terroristes, dont celle opérant sous le nom de +Etat islamique en Irak et au Levant+ (Daesh) en Irak, en Syrie et au Liban".
"Cette offensive de grande ampleur représente une menace majeure pour la région", ajoutent les 15 Etats membres.
Jaafari
"L'aide militaire, économique et financière à l'Irak doit continuer (à affluer) pour soutenir la contre-offensive irakienne contre Daesh", a affirmé devant le Conseil le ministre irakien des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari.
"Combattre ces terroristes en Irak et les empêcher d'y répandre le mal est dans l'intérêt du monde dans son ensemble", a-t-il insisté.
Kerry: un rôle pour tous les pays, y compris l'Iran
John Kerry s'est déclaré "absolument convaincu qu'à travers une campagne mondiale nous pouvons vaincre la menace de l'EI". Enumérant les engagements pris par les membres de la coalition anti-Daesh, Kerry a souligné qu'il "y a un rôle pour presque tous les pays, y compris l'Iran", notant que son homologue iranien Mohammad Javad Zarif participait à la réunion.
Daesh menace désormais ses créateurs
M. Zarif était inscrit sur la liste des orateurs mais c'est finalement son vice-ministre Abbas Araqchi qui a pris la parole. Il a affirmé que Daesh n'était "ni islamique ni un Etat mais une organisation terroriste", mais a aussi attribué la montée en puissance de Daesh aux "aventures militaires" --allusion à l’invasion de l’Irak-- et au "soutien de certaines parties dans la région", en référence aux pays du Golfe. Daesh "s'est transformé en monstre qui menace désormais ses créateurs".
Pour Téhéran, toute offensive contre les takfiristes doit respecter la légalité internationale et être menée en coopération avec les autorités nationales: "Toute stratégie qui affaiblit ces autorités, y compris le gouvernement syrien, est vouée à l'échec", a lancé le vice-ministre.
Bachar Jaafari
Le délégué permanent de la Syrie auprès des Nations unies, Bachar Jaafari a pour sa part assuré dans une allocution prononcée lors de la réunion, que « l’Irak et la Syrie mènent une seule guerre contre le terrorisme ». Et de souligner : « que le gouvernement syrien fait une partie principale dans la lutte contre les deux réseaux terroristes de Daesh et Front Nosra ».
« Nous avons toujours insisté sur la priorité de la lutte contre le terrorisme, de l’arrêt de la fourniture des armes et des fonds et de l’entraînement des terroristes », a encore dit Jaafari.
Jaafari a enfin réaffirmé que tout effort international déployé dans le but de lutter contre le terrorisme doit être pris dans le cadre du respect de la loi internationale, dont en 1er lieu, le respect de la souveraineté des pays.
Tchourkine
De son côté, le délégué permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine, a indiqué que la lutte contre le terrorisme et de l’extrémisme nécessite la coopération de la communauté internationale entière.
Il a de même considéré comme « violation dangereuse des principes de la loi internationale » toute frappe aérienne apportée contre Daesh sur les territoires syriens sans la coordination avec le gouvernement syrien.