L’Arabie s’est résignée au changement d’équilibre de force à Sanaa, selon AlAkhbar. Les Houthistes ont aussi infligé un coup dur aux "Frères musulmans" du Yémen, dont entre autres à l’influence du Qatar et de la Turquie.

Une journée historique a sans doute marqué dimanche le Yémen. Les Houthistes (groupe Ansarullah) ont réussi à contrôler des sites militaires et stratégiques, dont le siège du gouvernement et le commandement général des forces armées, sans pour autant s’accaparer le pouvoir. Ils sont également parvenus à infliger un coup dur aux « Frères musulmans» du Yémen, et par conséquent à l’influence du Qatar et de la Turquie.

Quant à l’Arabie, elle s’est résignée au changement d’équilibre de force à Sanaa, rapporte le quotidien AlAkhbar.

Les Houthistes ont en d’autre termes avorté la structure bâtie par les pays du Golfe et les Américains à l’issue de la démission de l’ex-président Ali Abdallah Saleh.

Un accord de paix, parrainé par l'ONU, a donc été signé dimanche soir au Yémen.

"L'accord pour la paix et un partenariat national" a été signé en présence de l'émissaire de l'ONU Jamal Benomar, du président Abd Rabbo Mansour Hadi et de représentants des factions politiques, dont Ansaruallah, a annoncé l'agence officielle Saba.

L'accord prévoit la nomination sous trois jours d'un nouveau Premier ministre et la formation dans un mois d'un nouveau gouvernement, a indiqué M. Benomar lors de la cérémonie de signature.

Le président Hadi doit en outre s'entourer de conseillers parmi les représentants d'Ansarullah et du Mouvement sudiste, qui milite pour une autonomie du Sud, un Etat indépendant jusqu'en 1990, selon l'accord.

Malgré des concessions du pouvoir qui a accepté la formation d'un nouveau gouvernement et la baisse des prix du carburant, les Houthistes ont revu à la hausse leurs demandes, exigeant un droit de regard sur le choix des ministres et un accès de leur région à la mer.

Les Houthistes ont en revanche refusé de signer l'annexe sécuritaire du document.

Le porte-parole d'Ansaruallah, Mohamed Abdessalam, a indiqué dimanche soir dans une déclaration télévisée que son groupe ne signerait pas l'annexe sécuritaire tant que les autorités de Sanaa n'auront pas présenté des excuses pour la mort de partisans des rebelles lors d'une protestation devant le siège du gouvernement début septembre.

Un peu plus tard, l'agence a indiqué que la police militaire avait pris dimanche soir des mesures pour "reprendre tous les bâtiments gouvernementaux dont les rebelles d'Ansaruallah avaient pris le contrôle", et cela "à la demande d'Ansaruallah".  

La radio d'Etat, le commandement général des forces armées, le QG de la 6e région militaire, le siège de la 4e brigade, le département de la propagande du ministère de la Défense, mais aussi le Parlement, la Banque centrale et l'Aviation civile étaient auparavant tombés aux mains des rebelles qui avaient fait des avancées spectaculaires vers le centre de Sanaa.

Source: AlAkhbar + AFP