24-11-2024 06:01 AM Jerusalem Timing

La pièce théatrale du consulat turc à Mossoul: Le rideau se baisse!

La pièce théatrale du consulat turc à Mossoul: Le rideau se baisse!

L’opposition turque appelle le gouvernement à dévoiler le prix qu’il a payé pour échanger les diplomates.

La libération des diplomates et des employés du consulat turc à Mossoul n’était pas du tout surprenante.

Dès le premier instant de leur détention par Daesh le 11 juin dernier, des interrogations ont été émises sur les conditions de cette détention à l’ombre du soutien illimité d’Ankara à ce groupe terroriste.

Et malgré l’épuration ethnique à laquelle s’est livré Daesh, partant de Mossoul, Talafar, du mont Sinjar (en Irak), passant par Ain Arabe à majorité kurde en Syrie, et arrivant à Aarsal au Liban, le calme et la confiance des responsables turcs quant au sort de leurs otages étaient flagrant !

En effet, le gouvernement turc a immédiatement interdit aux médias d’évoquer cette affaire, pour empêcher tout sabotage du scénario conclu entre Ankara et Mossoul. Sachant que cette ville est la capitale de Daesh en Irak.

Daesh et le gouvernement turc s’attendait à une conjoncture politique différente pour libérer les diplomates. Mais il semble que cette libération ait été faite sous la pression des préparatifs internationaux pour frapper les repaires de Daesh en Irak ou encore en Syrie. Craignant que ses ressortissants ne soient visés par les frappes,  Ankara a immédiatement préparé leur libération immédiate.

Selon les informations qui circulent en Turquie, les détenus étaient à Mossoul, et ont été transportés vendredi dernier en Syrie avant de rejoindre les territoires turcs où ils ont été reçus par le chef des renseignements, et ensuite par le Premier ministre Ahmad Davutoglu.

Toutefois, il y a eu des divergences dans la narration du processus de libération. Le chef de l’Etat Recep Tayep Erdogan a dit que les détenus ont été libérés par une « opération ponctuelle » sécuritaire et politique, alors que Davutoglu a parlé de négociations qui ont eu lieu.

Quant aux sources proches de Daesh, elles ont dit qu’un accord a été conclu avec le gouvernement turc.   
Il était clair qu’il ne s’agissait pas d’une opération de libération, mais pour mettre les diplomates à l’abri de toute frappe d’une partie tierce au cours de leur déplacement de Mossoul en Turquie. Surtout que des combats étaient en cours entre Daesh et les kurdes aux frontières turques.

Erdogan a par ailleurs révélé avoir débattu avec le président américain et ses alliés de l’Otan de la mise en place d’une zone tampon à la frontière avec la Syrie.

Réagissant à la libération des otages, le chef du parti du mouvement national, Dawlat Bahechtli a appelé le gouvernement à dévoiler au grand jour le prix qu’il a payé en échange de cette libération, considérant que les liens entre le parti Justice et développement et Daesh ne peuvent pas restés en secret.
En effet, Erdogan et Davutoglu ont présenté cette libération comme étant un exploit politique pour leur parti, surtout que l’opposition est accusée de responsabilité de cette détention. 

Donc, la Turquie est capable de contrôler ses liens avec Daesh et à confondre les projets des forces régionales. Ainsi, la coalition internationale doit prendre en considération  les revendications turques de renverser le pouvoir en Syrie dans le cadre de toute coalition contre le terrorisme. Sinon, Daesh restera la force utilisée par la Turquie contre tout le monde.

Les messages turcs aux Etats-Unis et à leurs alliés ne se limitent pas à montrer la force d’Ankara à travers Daesh, mais à dire aussi que le fait de donner un rôle majeur aux kurdes et au parti des travailleurs du Kurdistan contre Daesh est inacceptable pour la Turquie.

D’où la réponse du gouvernement turc est venue sous forme d’occupation de Daesh de dizaines de villages kurdes en vue d’occuper Ain Arabe et autres régions kurdes en Syrie.

Sans doute, la libération des otages va embarrasser Ankara théoriquement, du point de vue qu’elle justifiait sa non participation à la coalition internationale contre le terrorisme par la capture de ses ressortissants.

Mais on ne s’attend pas toutefois qu’Ankara change sa position après la libération des otages, parce que le refus de la Turquie de participer à la coalition n’est pas en relation avec les otages. Une telle coalition est censée affaiblir Daesh, l’outil essentiel d’Ankara dans la région. 

Traduit du site assafir