Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a expliqué aux ambassadeurs de dix pays, dont celui des Etats-Unis, avoir évité "une guerre civile" par l’accord de paix.
La Porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham a fait savoir, lundi, que l’accord entre les opposants et le gouvernement yéménite a pu être réalisé, grâce à la sagesse du peuple et à la retenue du gouvernement, des partis et des groupes politiques et sociaux, au cours des dernières protestations.
Mme Afkham a, aussi, affirmé que l’Iran a, toujours, soutenu l’unité, la stabilité et la sécurité, au Yémen.
Elle a ajouté que la participation de toutes les figures importantes, ainsi que de tous les partis et groupes politiques et sociaux, dans le processus politique, et la réalisation complète de l’accord, redonneront la stabilité et la sécurité au Yémen.
Toujours, à propos du Yémen, un responsable yéménite a dit, lundi, qu’avec la découverte de 200 autres cadavres, dans les rues de Sanaa, la capitale, le nombre des victimes des affrontements de la dernière semaine, dans le pays, s’est élevé à 340 personnes.
"Cinquante-trois corps ont été récupérés aujourd'hui (lundi) par les services de secours, ce qui porte à 200 le nombre de corps trouvés depuis le 16 septembre", a déclaré un responsable du ministère de la Santé à l'agence officielle Saba.
Ce bilan n'inclut pas les morts qui ont été emportés par leurs familles ou les parties en conflit.
Ce responsable, le Dr Ali Saria, qui dirige les services de secours du ministère, a ajouté que ses équipes avaient également pris en charge, pendant la même période, 461 blessés.
Les corps et les blessés ont été récupérés ou pris en charge, a-t-il ajouté, dans les quartiers du nord et du nord-ouest de Sanaa qui ont été le théâtre des combats.
Ces combats ont pris fin après la signature dimanche soir par les rebelles chiites d'Ansarullah et le pouvoir d'un accord de paix parrainé par l'émissaire de l'ONU, Jamal Benomar.
La tension demeurait toutefois vive à Sanaa où des rebelles chiites armés se sont emparés de blindés et de sites militaires tandis que la confusion entourait l'accord de paix.
Des rebelles ont quitté dans l'après-midi le QG du commandement général des Forces armées à bord de dix chars, de blindés et de transports de troupes, se dirigeant vers le nord de la capitale, ont rapporté des correspondants de l'AFP.
Un scénario similaire, incluant 6 chars, s'est produit au QG de la 6e région militaire, suscitant l'inquiétude de la population, surprise par l'absence des forces de l'ordre.
"L'Etat est totalement absent. C'est une véritable catastrophe", a déclaré à l'AFP un habitant, Ahmed Hussein, impassible devant le mouvement des chars.
Selon un militant des droits de l'Homme, Amin al-Shami, "les houthis contrôlent Sanaa et c'est leur chef, Abdel Malek al-Houthi qui gouverne la capitale".
Profitant d'une accalmie relative, les habitants avaient commencé lundi matin à sortir dans les rues de la capitale.
Ils étaient restés terrés chez eux ces derniers jours en raison des affrontements meurtriers ayant opposé les rebelles aux miliciens affiliés au parti islamiste sunnite Al-Islah, selon des correspondants de l'AFP.
Après des semaines de présence dans et autour de Sanaa, les combattants de la rébellion d'Ansaruallah, dits houthis, ont mené dimanche une offensive fulgurante et pris plusieurs bâtiments publics et militaires sans résistance des forces armées et de sécurité.
La prise de ces sites stratégiques a montré la fragilité du régime au Yémen, un pays limitrophe de l'Arabie saoudite confronté à une multitude de défis, dont l'essor d'Al-Qaïda et un mouvement séparatiste dans le Sud.
Renforts rebelles
Les rebelles ont par ailleurs acheminé des renforts en hommes armés dans la nuit dans le nord et le nord-ouest de la capitale où ils campent depuis plus d'un mois, selon des sources tribales.
Destiné à trouver une issue à la crise politique, l'accord de paix prévoit une cessation "immédiate" des hostilités, la nomination sous trois jours d'un nouveau Premier ministre et la formation dans un mois d'un nouveau gouvernement.
Mais son application est rendue très incertaine par le refus des rebelles de signer l'annexe sécuritaire du document.
Leur porte-parole Mohamed Abdessalam a expliqué que son groupe ne signerait pas cette annexe tant que les autorités n'auront pas présenté des excuses pour la mort de partisans des rebelles lors d'une tentative d'assaut contre le siège du gouvernement début septembre.
Par ailleurs, le démantèlement des campements des rebelles dans et autour de Sanaa ne doit intervenir qu'"avec le début de la formation du nouveau gouvernement", selon le texte de l'accord.
Une réunion extraordinaire du Conseil des ministres lundi a été dirigée par le président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a expliqué par ailleurs aux ambassadeurs de dix pays, dont celui des Etats-Unis, avoir évité "une guerre civile" par l'accord de paix.