24-11-2024 05:24 AM Jerusalem Timing

Otages turcs: un échange, selon un journal, le gouvernement ne commente pas

Otages turcs: un échange, selon un journal, le gouvernement ne commente pas

Pas de changement de la décision turque de ne pas participer à la coalition

Les otages turcs enlevés par l'organisation Etat islamique (EI) en juin et libérés samedi l'ont été en échange de 50 membres de l'EI, dont la famille d'un de ses chefs, a affirmé lundi un journal turc, alors que le gouvernement se refusait à commenter l'information.
   
"Nous ne confirmons ni ne démentons qu'il y ait eu un échange", a déclaré à l'AFP un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat.
   
Déjà dimanche, à une question sur ce sujet, le président Recep Tayyip Erdogan avait répondu: "Peu importe qu'il y ait eu un échange ou pas. Le plus important, c'est que (les otages) soient de retour et réunis à leurs familles."
   
Selon le quotidien Hurriyet, qui cite des sources dans les services de sécurité, les 46 otages turcs auraient été libérés en échange de membres de l'EI qui étaient prisonniers des rebelles syriens, et l'opération secrète a été menée "entièrement sous le contrôle" des services secrets turcs.
   
C'est le groupe syrien Liwa al-Tawhid, une brigade proche des Frères musulmans et dissidente de l'Armée syrienne libre, qui détenait ces 50 personnes et a accepté, après de longues négociations, de les libérer, selon le journal.
   
Parmi eux figurait la famille de l'un des chefs de l'EI, Haji Bakr, dont on avait annoncé la mort en janvier après une bataille entre son groupe et une unité de l'Armée syrienne libre.
   
Les otages turcs sont arrivés en Syrie, dans la province de Raqqa, vendredi, mais l'EI a attendu pour les laisser partir samedi à 5h00 du matin, lorsque le groupe syrien a relâché ses prisonniers, a précisé Hurriyet.
   
Les otages, des diplomates et leurs familles, ainsi que des membres des services secrets turcs, avaient été enlevés lorsque les combattants de l'EI s'étaient emparés de la ville de Mossoul, dans le nord de l'Irak, en juin.
   
Officiellement, ils ont été libérés lors d'une "opération de sauvetage secrète".
   
Si la Turquie avait ouvertement cité la détention de ses otages pour justifier de ne pas participer à la coalition internationale contre l'EI, leur libération ne se traduira pas forcément par un changement de politique, selon un responsable interrogé par l'AFP à Ankara sous couvert de l'anonymat. "La question des otages n'était qu'une de nos inquiétudes. Ce n'est pas la seule, a-t-il ajouté."
   
"La Turquie est le seul pays à avoir une frontière avec l'EI. Nous sommes un objectif direct", a-t-il ajouté, estimant que la politique turque n'allait pas "changer à 180 degrés".
   
Lundi soir à la télévision NTV, le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, avait déclaré que la Turquie n'accepterait aucune pression extérieure sur le sujet. "La Turquie n'a rien à prouver (...) Elle prend ses décisions elle-même", a-t-il déclaré.