Encadré de l’AFP
Les Etats-Unis, qui ont élargi leur offensive contre les jihadistes du groupe Etat islamique en menant leurs premières frappes aériennes en Syrie, peuvent compter sur un dispositif militaire et humain important posté au Moyen-Orient.
Voici un état des lieux de la présence américaine dans la région et les frappes aériennes menées depuis le 8 août, selon le Pentagone et des experts militaires.
- TROUPES AU MOYEN-ORIENT -
Il y a environ 35.000 soldats américains déployés au Moyen-Orient, dont 15.000 au Koweït, 7.500 au Qatar, 6.000 au Bahreïn, 5.000 aux Emirats arabes unis et 1.000 en Jordanie. Il y a également un nombre non communiqué d'officiers de la CIA en Jordanie qui forment l'opposition modérée syrienne, selon d'anciens responsables.
- IRAK -
Il y aura bientôt 1.600 soldats américains en Irak, parmi lesquels 475 conseillers supplémentaires envoyés par le président américain en septembre.
Environ 600 soldats américains sont des conseillers qui travaillent auprès du gouvernement irakien et des Kurdes. Ils sont installés dans deux centres opérationnels à Bagdad et au nord de l'Irak. Parmi eux, certains participent à la coordination des frappes aériennes.
Le reste du contingent assure la sécurité du personnel américain dans l'ambassade.
Les avions de combat américains devraient décoller depuis Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, située dans le Nord.
- AVIONS -
Les estimations varient mais les Américains peuvent mobiliser des dizaines d'avions stationnés dans la région, notamment des avions de chasse F-15, F-16 et F/A-18, des drones de combat Reaper, des bombardiers B-1, des hélicoptères de combat et divers avions de surveillance et de ravitaillement. Les F/A-18 Super Hornets sont postés sur le porte-avions USS George H.W Bush actuellement dans le Golfe.
Selon la chaîne ABC, le chasseur furtif F-22, le plus sophistiqué de l'arsenal américain, a participé aux premières opérations en Syrie. C'est la première fois qu'il participe à une opération de combat.
- BASES REGIONALES -
Jusqu'à présent, les aéronefs américains utilisaient la base al-Dhafra aux Emirats arabes unis, la base Ali al-Salem au Koweït et la base al-Udeid au Qatar, où se trouve aussi un centre de commandement aérien américain qui contrôle les opérations dans 20 pays limitrophes ainsi qu'en Afghanistan.
La base qatarie dotée d'une piste d'atterrissage de plus de 4 kms et une importante réserve de munitions, est un centre logistique crucial.
Les chasseurs F-16 sont stationnés depuis l'année dernière en Jordanie et le Pentagone a des accords avec Oman. Par ailleurs, l'armée américaine peut utiliser la base de Diego Garcia dans l'Océan indien pour ses bombardiers à très long rayon d'action B-52, B-1 et B-2.
Dans le sud de la Turquie, les Etats-Unis ont également 1.500 hommes stationnés à la base d'Incirlik. Selon des médias, les Etats-Unis y lanceraient des vols de surveillance. Membre de l'Otan, la Turquie a publiquement annoncé qu'elle ne participerait pas aux opérations militaires souhaitées par les Etats-Unis contre les combattants de l'Etat islamique (EI).
- FRAPPES AERIENNES -
Depuis le 8 août, il y a eu 190 frappes aériennes américaines sur l'Irak.
Plus de 90 frappes ont visé des jihadistes autour du barrage stratégique de Mossoul. L'appui aérien américain a permis aux combattants de l'armée irakienne de reprendre le barrage qui fait encore l'objet d'âpres combats avec le groupe Etat islamique.
Après Mossoul, la région la plus frappée se situe autour d'Erbil, dans le nord du pays, où 29 frappes ont été lancées contre les combattants extrémistes.
Entre le 8 août et le 10 septembre, les avions américains ont "endommagé ou détruit" 212 cibles appartenant aux extrémistes, dont 162 véhicules. Parmi eux, deux tanks et 37 véhicules de transport Humvees dérobés à l'armée irakienne.
Les frappes aériennes ont touché 21 "installations armées" dont 7 pièces d'artillerie anti-aériennes, 7 bombes artisanales et 5 "positions de mortiers". 29 "installations" de l'EI ont été abîmées ou détruites parmi lesquelles des checkpoints, des postes d'observation, un bunker et un poste de commandement.
- COUT -
Le Pentagone affirme que le coût des premières opérations depuis mi-juin, date à laquelle les premiers soldats ont été déployés pour lutter contre l'EI, s'évaluait à environ 7,5 millions de dollars par jour. Mais les experts et d'anciens responsables estiment que le coût devrait être bien supérieur et atteindre plusieurs milliards de dollars après un an de campagne.