Entretien entre Cameron et Rohani. Il s’agit de la première rencontre entre les dirigeants de ces deux pays depuis 1979. L’Iran rejette les accusations de Cameron sur le terrorisme.
Le président iranien Hassan Rohani s'est interrogé mercredi sur l'objectif des frappes américaines et arabes en Syrie, estimant qu'aucun mouvement extrémiste ne pourrait être éradiqué uniquement par des frappes aériennes, dans une interview à la chaîne de télévision américaine PBS.
"Nous ne comprenons pas bien ce qu'ils (les Américains) cherchent, s'ils sont sous pression de leur opinion publique et veulent faire un show, ou s'ils ont un réel objectif pour la région", a déclaré M. Rohani dans une interview au présentateur vedette de la chaîne Charlie Rose.
"Mais ce que je peux vous dire sans équivoque, c'est qu'aucun groupe terroriste ne peut être éradiqué et détruit par des bombardements aériens seulement", a ajouté le président iranien.
Alors que les Etats-Unis et cinq pays arabes mènent depuis mardi des frappes sur des positions de Daesh (EI) en Syrie, M. Rohani a accusé, sans les nommer, "certains des pays de la région et hors de la région d'avoir soutenu divers groupes terroristes" en Syrie.
"Ce soutien a pris plusieurs formes, financière, matérielle. Certains pays ont fait de leur territoire un point de passage pour le champ de bataille. Tous ont d'une façon ou d'une autre encouragé et soutenu ces terroristes", a-t-il lancé.
"Quand un objectif devient prioritaire, par exemple le renversement d'un certain gouvernement, cela conduit à utiliser tous les moyens", a ajouté M.Rohani.
L'Iran devrait pouvoir contribuer à une solution en Syrie
De son côté, le Premier ministre britannique David Cameron a estimé devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York qu’"il faut donner à l'Iran l'occasion de montrer qu'il peut contribuer à une solution" en Syrie.
"Les dirigeants iraniens pourraient aider à vaincre la menace" de Daesh (EI), a ajouté le Premier ministre, qui a rencontré mercredi à l'ONU le président iranien Hassan Rohani.
Il s'agissait de la première rencontre entre les dirigeants de ces deux pays depuis la révolution iranienne de 1979.
Les dirigeants iraniens "pourraient aider à rendre l'Irak plus stable et plus ouvert et la Syrie aussi", a souligné M. Cameron. "Et s'ils sont prêts à le faire, nous devrions accueillir favorablement cette implication".
L'Iran soutient le gouvernement irakien contre les takfiristes mais est aussi un allié indéfectible du pouvoir syrien, dont les Occidentaux réclament le départ.
L'Iran rejette les accusations de Cameron sur le terrorisme
Lors de son discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, M. Cameron a cité "de graves désaccords" avec l'Iran qui portent sur "le soutien iranien à des organisations terroristes (en allusion aux forces de résistance contre « Israël »), le programme nucléaire iranien et la manière dont ils traitent leur population".
L'Iran a fermement rejeté jeudi les accusations du Premier ministre britannique.
"Il est regrettable qu'un pays qui, par son action et ses soutiens, a aidé les terroristes et infecté notre région et le monde avec le mal que représente le groupe Daesh, se permette d'accuser l'Iran qui a toujours été en première ligne dans la lutte contre le terrorisme", a précisé la porte-parole du ministère iranien des Affaires, Marzieh Afkham.