Selon les experts, l’Arabie saoudite craint l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement puissant au Yémen qui mettra un terme au pillage par Riyad des ressources yéménites
Les Houthis ont réussi à changer le paysage politique du Yémen et d'imposer leurs conditions dans un accord historique et ont commencé à oeuvrer sur le terrain.
Or, après la nomination par le président yéménite d’un conseiller des Ansar Allah, ces derniers ont imposé leur contrôle sur l’une des plus grandes compagnies pétrolières franco-yéménite, a rapporté le quotidien libanais asSafir.
La plus importante compagnie de gaz franco-yéménite entre les mains des Houthis
Après la signature d’un accord conduit par Ansarullah, afin de garantir leurs demandes, les Houthis se sont déployées dans les rues de la capitale, ils ont resserré leur contrôle depuis dimanche dernier, le jour où ils ont pris le siège du gouvernement principal, et aujourd’hui ils ont pris le contrôle de l’une des plus importantes compagnies pétrolières franco-yéménite et qui gère le plus grand projet d'investissement industriel dans le pays.
En effet, les militants des Ansarullah se sont emparés du siège de la compagnie nationale de Gaz liquéfié dans la capitale Sanaa, selon une source de la compagnie.
La source a ajouté qu’ «un groupe de militants Houthis ont depuis Mercredi installé des barrages de contrôle pour fouiller les voitures de personnel et surveiller les entrées et les sorties depuis la compagnie».
La société en question gère le plus important projet d’investissement industriel de gaz liquéfié du Yémen associé au port de Balhaf dans la province de Shabwa, au sud du pays. Le budget ce projet est estimé à environ 4,5 milliards de dollars et sa mise en exécution a débuté en 2009, le projet est capable de produire 6,7 millions de tonnes par an.
Sur le plan politique et conformément à l'accord de paix et de partenariat national, le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi, a nommé deux nouveaux conseillers l'un du groupe Ansarullah, Ali Samad et l’autre du Mouvement du Sud, Yassine Maccaoui.
Les répercussions de la révolution houthie à l'échelle internationale
Le conseil de sécurité a salué la signature de l'accord de paix et de partenariat national conclu entre le gouvernement yéménite et le groupe Ansarullah (Houthis) conformément aux résultats du dialogue national et à l'initiative du Golfe.
Dans un communiqué, les membres du Conseil de sécurité ont souligné que cette signature représente le meilleur moyen pour rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays.
Ils ont également appelé les parties prenantes à la mise en œuvre immédiate et complète de tous dispositifs , y compris la remise de toute arme saisie moyenne et lourde au gouvernement, mettant en accent sur toutes actions atteinte à la sécurité et à la réalisation d'attaques et de menaces contre les opposants politiques sont inacceptables car elles menacent la paix et la sécurité de l'ensemble du pays.
Ces actions doivent cesser maintenant, à cet égard, les membres du Conseil de sécurité ont souligné la nécessité pour toutes les parties, y compris les Houthis, à respecter strictement les termes de l'accord de paix et de Partenariat national.
En outre, les membres de conseil de sécurité ont condamné fermement ceux qui menacent d'utiliser l'arme et la violence pour compromettre le processus de transition politique.
Ils ont également affirmé la nécessité de la cessation immédiate de feu à Sana'a, à Jawf, à Marib et dans d'autres gouvernorats du Yémen en plus la remise des institutions gouvernementales à l'Etat.
Le Conseil a insisté que le Président, Abdo Rabbo Mansour Hadi, est l'autorité légitime dans le pays en vertu des résultats des élections, ajoutant que tous les partis et acteurs politiques doivent s'unir derrière lui pour maintenir le pays sur la voie de la stabilité et de la sécurité.
Les membres du Conseil de sécurité ont appelé à la formation rapide d'un nouveau gouvernement, insistant sur la nécessité que toutes les parties politiques doivent respecter et maintenir la sécurité .
L'Arabie-saoudite craint un Yémen antisaoudien
De même, le groupe dit des « Amis du Yémen » s’est réunit à New York sous la présidence de l'Arabie saoudite, selon la chaîne d'information al-Mayadeen.
La réunion s'est organise après la signature de l'accord de paix et de la réconciliation nationale entre le président yéménite et le mouvement Ansarullah, et elle tient compte des résultats et des voies remises par le Congrès du dialogue national.
Les Yéménites avaient procédé, il y a 5 semaines, à des contestations pacifiques, revendiquant la mise à l'écart du gouvernement corrompu, la levée du plan de la hausse du prix du combustible et la mise en application des résultats des dialogues nationaux.
Le roi d'Arabie a œuvré à éteindre les protestations, en offrant des aides économique au gouvernement de Sanaa tout en menaçant d'une intervention militaire au Yémen, au cas échéant.
Parallèlement, les médias saoudiens et certains du Yémen, lui-même, essayaient de mettre en cause la légitimité des protestations, en imputant leur origine à l'étranger.
Selon les experts, l'Arabie saoudite craint l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement puissant au Yémen, s'inquiétant, en fait, de voir les Yéménites se soulever en bloc, comme les autres peuples des pays révolutionnaires de la région et de mettre un terme au pillage par Riyad des ressources yéménites