Les services de la sécurité ont arrêté le Syrien R. Ghannoum pour sa collaboration suspecte avec des groupes terroristes à Tripoli.
La situation sécuritaire à Aarsal laisse présager une nouvelle bataille imminente aussi violente que celle survenue en aout dernier.
Les réfugiés syriens sont en colère, les radicaux libanais aussi.
Les miliciens terroristes du front al-nosra menacent « en toute confiance » de réoccuper les villages du Qalamoun syrien, et ont suspendu les négociations avec le gouvernement libanais au sujet des soldats enlevés.
En effet, les terroristes ont pris comme prétexte les perquisitions de l’armée des camps de réfugiés syriens à Aarsal pour suspendre les négociations indirectes avec le gouvernement libanais et menacer de tuer les soldats enlevés.
Après les perquisitions de jeudi, un dirigeant du front al-nosra a dit que « la décision de l’exécution des soldats détenus n’a pas encore été prise, mais que les détenus ont porté les vêtements de la mort parce que leur Etat les a tués ».
Et de poursuivre : « Pas de négociations après ce qui s’est passé à Aarsal », ajoutant qu’une « position sera annoncée avant ce soir pour mettre les points sur les i ».
Les réfugiés sollicitent l'aide d'al-nosra
Pour le deuxième jour consécutif, un grand nombre de réfugiés syriens à Aarsal ont manifesté contre l’armée libanaise. Ils se sont rassemblés près du siège de la municipalité d’Aarsal après la prière du vendredi scandant des slogans contre l’armée libanaise et le Hezbollah et des slogans sectaires. Les mains en haut, et au son des applaudissements, ils ont appelé le dirigeant du front al-nosra Abou Malek Talli à entrer à Beyrouth et scandé des slogans en faveur de Daesh.
A Tripoli aussi, des dizaines de Libanais ont manifesté dans les rues de la ville agitant le drapeau de Daesh et affichant leur solidarité avec les réfugiés syriens et la population d'Aarsal.
Alors que les soldats de l'armée menaient des fouilles dans un camp de réfugiés syriens jeudi, trois Syriens ont mis le feu dans un camp voisin. L'armée a ouvert le feu sur eux, tuant l'un d'eux et blessant et arrêtant les deux autres.
Malgré ceci, les réfugiés syriens ne cessent d'accuser l'armée d'être derrière cet incident!
Une bataille prévue ?
Les miliciens d’annosra prétendent avoir réalisé de grands progrès sur plus d’un front, et avoir libéré « tous les points entourant Assal el-Ward ».
« Avant le début de l’hiver, les frères feront tout pour reprendre Yabroud », soulignent des sources d’annosra qui révèlent que plus de 4000 miliciens participeront à la bataille de la libération du Qalamoun, et que des renforts sont dépêchés de la Ghouta et de Raqqa.
Démenti de l’armée
De leur côté, des sources de l’armée syrienne et des forces alliées démentent les allégations du front annosra, affirmant que des dizaines de terroristes ont été liquidés dans une tentative d’assaut contre deux villages de Jebbeh et Assal el-Ward dans le Qalamoun. Parmi les morts figure le commandant de la force.
Dahr el-Baydar coupé pour le 2ème jour
50 jours se sont écoulés à l’enlèvement des soldats libanais, l’Etat n’a encore décidé quelle politique doit-il adopter pour négocier avec les ravisseurs.
Face à cette indécision, les parents des militaires continuent de couper la route internationale de Dahr el-Baydar par les pneus brulés et les barrages de sable.
Pendant ce temps, le front al-nosra a diffusé des enregistrements sonores de deux soldats libanais enlevés, réclamant du gouvernement une action plus sérieuse pour obtenir leur libération et demandant à leurs parents de poursuivre leurs mouvements dans les rues pour faire pression sur l'Etat et l'obliger à accepter un échange de prisonniers de Roumieh.
Tripoli : Les craintes grandissent
Les craintes quant à la dégénération de la situation sécuritaire à Tripoli grandissent de plus en plus avec la multiplication des attaques contre l’armée.
Ce qui multiplie l’ampleur de ces craintes dans la capitale du Nord Liban est l’absence politique et religieuse face à toute tentative de résolution de la crise.
Alors que les derniers incidents sécuritaires n’ont pas poussé les ministres et députés tripolitains à convoquer une réunion d’urgence, des informations citées par le journal libanais assafir ont fait état de craintes d’oulémas influents dans la rue tripolitaine quant à leur prise pour cible par des jeunes extrémistes.
En effet, des appels ont été lancés sur les pages de socialisation pour descendre dans la rue et afficher la solidarité avec « la population d’Aarsal et des réfugiés syriens ». Pendant ce temps, des oulémas hors de Tripoli exploitent ce vide en tenant un discours provocateur et des slogans qui attisent les sentiments confessionnels.
Déploiement de l’armée
L’armée libanaise avait multiplié ses mesures à Tripoli loin des régions « chaudes » traditionnelles. Des unités se sont déployées dès les premières heures du matin depuis la vallée Hab jusqu’à la place d’Abi Samra.
Elles ont effectué des perquisitions dans les maisons de certaines personnes arrêtées par la justice militaire, et les camps de réfugiés syriens. 20 Libanais et syriens ont été arrêtés et des armes mitrailleuses ont été confisquées. Les soldats ont multiplié ses barrages et effectuait des patrouilles blindées dans les différentes rues de Tripoli.
Un syrien de Daesh arrêté
Par ailleurs, la correspondante du journal assafir à Akkar a rapporté que les services de la sécurité ont arrêté le Syrien R. Ghannoum pour sa collaboration suspecte avec des groupes terroristes comme Daesh.
Source: assafir, al-Akhbar, alhadathnews