La ligne dure de la France ..
Nucléaire: fin des négociations de New York (source iranienne)
Le dernier round des négociations nucléaires entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1 à New York s'est achevé et les discussions devraient reprendre "dans un avenir proche", a déclaré un responsable iranien cité samedi par l'agence Fars.
"Ces négociations n'ont pas permis de faire des progrès notables sur les sujets discordants et les deux parties ont décidé de les reprendre dans un avenir proche", a déclaré ce responsable sous couvert de l'anonymat, qui a toutefois qualifié les discussions d'"utiles et constructives".
Le groupe dit "5+1" (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) et Téhéran viennent de mener pendant huit jours d'incessantes tractations en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, multipliant les réunions multilatérales et bilatérales pour tenter une percée sur ce dossier qui empoisonne la communauté internationale depuis plus de dix ans.
Paris, Téhéran, Moscou et Washington ont admis vendredi que le cycle de pourparlers de New York n'avait pas produit d'avancée décisive.
"Les progrès constatés ces derniers jours ont été extrêmement lents et il reste très peu de temps pour parvenir à un accord" a également déclaré le président iranien, Hassan Rohani lors d'une conférence de presse à l'ONU.
Le "5+1" et l'Iran se sont donné en juillet dernier jusqu'au 24 novembre pour conclure un règlement final.
M. Rohani a ajouté que la balle était dans le camp du groupe 5+1 et que l'Iran n'accepterait pas un accord qui ne reconnaîtra pas le droit de l'Iran "à poursuivre l'enrichissement d'uranium...
"Les écarts demeurent importants", a reconnu un haut responsable de l'administration américaine après deux jours de "très intenses discussions" entre le secrétaire d'Etat John Kerry, son homologue iranien Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui pilote tout le processus de négociations.
"Il nous reste encore des points d'accords très, très difficiles à boucler", a ajouté ce diplomate américain, à "huit semaines" de la date limite pour sceller un accord qui garantirait le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions contre Téhéran.
Avant lui, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a fait part de son scepticisme, regrettant l'absence "d'avancée significative" en huit jours de discussions.
Aux yeux de M. Fabius, "le but d'un accord est de s'assurer que sous aucune circonstance l'Iran ne possèdera d'armes atomiques".
"Nous devons discuter du réacteur d'Arak, des centrifugeuses, car si l'Iran renonce à aller vers l'arme atomique, il n'a pas besoin d'avoir un nombre incommensurable de centrifugeuses", a égrené le Français, jugeant que "pour le moment, l'écart (des positions) est considérable" et qu'"un accord ne serait pas possible si l'on reste sur cet écart".
Du côté russe, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov s'est dit "prudemment optimiste" pour parvenir à un éventuel accord final dans deux mois.
Il a concédé qu'il restait de "petits mais très importants sujets à régler".
Son homologue américain John Kerry a été le seul à ne pas déplorer publiquement l'absence de progrès à New York.
"Nous gardons ardemment l'espoir que l'Iran et les pays du P5+1 pourront parvenir dans les prochaines semaines à un accord qui bénéficiera au monde entier", s'est contenté de dire le chef de la diplomatie américaine à propos d'un dossier brûlant et ultra-prioritaire pour l'administration de Barack Obama.
A la tribune des Nations unies jeudi, le président Rohani avait assuré que la République islamique était "déterminée à poursuivre les négociations (...) honnêtement et de bonne foi". Mais il n'avait rien cédé sur l'enrichissement, point clé des négociations, et il avait mis en garde contre des "exigences excessives" imposées à son pays.
M. Rohani avait aussi dénoncé les sanctions internationales "oppressantes" qui asphyxient l'économie iranienne.
"Les sanctions ne seront levées que si nous avons la certitude qu'il y a un renoncement des Iraniens", avait encore averti Laurent Fabius.