Des concertations sont en cours pour former un Conseil présidentiel intérimaire.
Les "Jeunes de la Révolution" au Yémen veulent profiter du vide politique né de l'hospitalisation à Ryad du président Ali Abdallah Saleh pour imposer la création au plus vite d'un Conseil intérimaire, qui empêcherait le retour du président contesté.
"Des concertations sont en cours pour former un Conseil présidentiel intérimaire, dont la composition pourrait être annoncée dès la fin de la semaine", a déclaré à l'AFP Mohamed al-Assal, membre du comité d'organisation des "Jeunes de la révolution".
"Les membres du Conseil seront choisis parmi des personnalités politiques, des opposants, des dignitaires tribaux ou des parlementaires, dont les noms ont été proposés dans les provinces", a ajouté Assal sans révéler leur identité.
Le projet d'un Conseil intérimaire fait son chemin alors que le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, une personnalité de consensus qui assure l'intérim selon la Constitution, peine à exercer le pouvoir, "accaparé par les fils de Saleh" selon le porte-parole de l'opposition parlementaire, Mohamed Qahtan.
Ahmed, le fils aîné du président Saleh, commande la Garde républicaine, une unité d'élite de l'armée, alors que les frères et les neveux du chef de l'Etat contrôlent d'autres postes militaires et de sécurité sensibles.
Alors que le retour du président Saleh, ainsi que plusieurs dignitaires du régime, semble incertain, Qahtan a appelé les monarchies du Golfe à intervenir pour favoriser "un transfert immédiat et pacifique du pouvoir au vice-président".
« Le temps ne joue pas en faveur de la stabilité du Yémen", a-t-il averti, appelant ces monarchies à une action rapide afin que "les Yéménites ne soient pas amenés à se ranger derrière les jeunes" protestataires.
Selon Assal, le vice-président "aura à accepter le fait accompli qu'imposeront les Jeunes de la révolution", en mettant en place le Conseil intérimaire.
Ce conseil devrait, selon lui, former un gouvernement de technocrates, élaborer une nouvelle Constitution et préparer des élections.
Mais les partisans du régime défendent "la légitimité constitutionnelle" du président Saleh, minimisant les informations sur la gravité de son état de santé et soutenant qu'il va rentrer rapidement pour exercer le pouvoir.
Prochain discours de Saleh
Selon un site internet gouvernemental citant le ministre de la Santé, le président yéménite hospitalisé à Ryad va s’adresser prochainement à ses compatriotes.
L'état de santé du président, opéré le 5 juin, "s'améliore de jour en jour" et il "s'adressera très prochainement au peuple yéménite à travers les médias pour le rassurer sur sa santé", a déclaré le ministre, Abdel Karim Rassaa.
De même source on indique que le chef de l'Etat et les autres responsables du régime, blessés dans l'attentat contre le palais présidentiel le 3 juin, "sont tous hors de danger".