Une femme poète condamnée à un an de prison, et un adolescent à six mois.
Le procès de deux anciens députés du principal mouvement d’opposition à Bahreïn, accusés d'avoir incité à un "changement de régime", s'est ouvert dimanche devant un tribunal d'exception, selon l'agence officielle BNA.
Matar Matar et Jawad Fayrouz, deux députés du mouvement Al-Wefaq qui avaient présenté leur démission en février pour protester contre la répression du mouvement de contestation dans le royaume, avaient été arrêtés début mai.
Ils ont comparu séparément mais sont tous deux accusés "d'incitation à un changement de régime", d'avoir "délibérément propagé des rumeurs", et d'avoir "participé à des rassemblements publics", selon l'agence BNA.
Les deux hommes ont plaidé non coupables, mais le procureur militaire a estimé que leurs aveux et des "preuves techniques" étaient suffisants pour les condamner.
La prochaine audience a été fixée au 19 juin pour M. Fayrouz et au 21 juin pour M. Matar.
Le Parlement avait accepté la démission des 18 députés d'Al-Wefaq, qui l'avaient présentée pour protester contre la répression des manifestations en faveur de la démocratie, et ils ont ainsi perdu leur immunité parlementaire.
Une poète et un jeune adolescent condamnés
Par ailleurs, le tribunal a condamné un an de prison Ayat al-Gormezi, une étudiante, sous l'accusation de "participation à un rassemblement avec l'intention de commettre des crimes
et incitation contre le régime", selon Bna.
Arrêtée en mars, l'étudiante de 20 ans était connue pour avoir donné lecture à des poèmes, jugés insultants pour la famille royale, lors du sit-in sur la place de la Perle à Manama, devenue l'épicentre de la contestation mais qui a été ensuite démolie par les autorités.
"En enfermant une poétesse simplement pour avoir exprimé ses opinions en public, les autorités de Bahreïn démontrent combien le droit à la libre expression et de réunion est brutalement refusé aux Bahreïnis ordinaires", a déclaré Malcolm Smart, directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord dans un communiqué.
Le tribunal a d'autre part condamné Ali Yossef Yaacoub à 6 mois de prison le plus jeune détenu, un adolescent accusé de soi-disant « tentative de meurtre ».
Sur un autre plan, les autorités ont licencié le chef du Waqf religieux pour avoir critiqué la destruction des mosquées de la part des forces bahreinies.