Le parti Ennahda ganrantit que "d’ici la fin de cette année, la Tunisie sera la première démocratie arabe"..
En visite à Washington, le chef du parti islamiste tunisien modéré Ennahda, Rached Ghannouchi, a appelé lundi les
Etats-Unis à soutenir la démocratie en Tunisie, où des élections législatives doivent se tenir le 26 octobre avant un scrutin présidentiel le mois suivant.
Ennahda "se prépare à un second test", a déclaré M. Ghannouchi. Le parti islamiste était arrivé en tête des premières élections libres de l'histoire de la Tunisie le 23 octobre 2011, qui avaient suivi la révolution ayant contraint
le président Zine El Abidine Ben Ali à la fuite le 14 janvier de la même année.
"Une seule fleur ne peut pas faire un printemps", a souligné M. Ghannouchi à quelques journalistes au US Institute of Peace, au début d'une visite aux Etats-Unis au cours de laquelle il doit rencontrer plusieurs responsables américains. La révolution tunisienne avait marqué le début du "Printemps arabe".
Ennahda a publié la semaine dernière un ambitieux programme pour ces législatives, affirmant être confiant dans sa victoire lors de ce scrutin crucial pour la formation d'institutions pérennes près de quatre ans après la révolution.
"D'ici la fin de cette année, nous vous garantissons que la Tunisie sera la première démocratie arabe", a assuré M. Ghannouchi, qui s'exprimait en anglais.
"Mais nous avons besoin du soutien des Etats-Unis pour cette expérience, qui peut être considérée comme l'alternative à l'extrémisme, au terrorisme, et à la guerre", a-t-il ajouté.
M. Ghannouchi a indiqué que la coopération ces trois dernières années entre les partis islamistes modérés et les laïcs modérés constituait une "très rare expérience dans le monde arabe" et montrait que "la démocratie et l'islam peuvent travailler ensemble, sont compatibles".
"C'est un endroit au Moyen-Orient où une bougie brille encore", a-t-il fait valoir.
Le parti Ennahda rejette toute forme de "terrorisme", mais M. Ghannouchi a prévenu que pour combattre des formations comme Al-Qaïda et l'Etat islamique, il fallait établir un programme de justice sociale qui apporte des emplois et du pain sur la table.
La Tunisie espère attirer des investissements occidentaux pour doper son économie.
Le chef de l'Etat tunisien Moncef Marzouki, un laïc proche d'Ennahada, s'est porté par ailleurs candidat à sa réélection, pour le scrutin présidentiel du 23 novembre, le premier au suffrage universel depuis la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.