"Les femmes esclaves sont impatientes de nous voir ce que nous allons faire pour elles, leurs sœurs et leurs enfants. Les fils et les filles des victimes décapitées par l’EI attendent nos actions face à des atrocités.."
Dans son allocution devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le vice-président du Conseil des ministres, ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, Walid al-Mouallem, a accusé Washington de duplicité, affirmant que "le soutien des Etats-Unis aux groupes qu’ils appellent modérés allait accroître la violence et le terrorisme et démolir une solution politique" selon la chaine satellitaire iranienne alAlam.
"Au contraire, ce que nous voyons de la part de l’Administration américaine est l’adoption de la politique de deux poids deux mesures et d’alliances pour réaliser des agendas politiques" a-t-il affirmé.
La Syrie a mis en garde la commuanuté internationale du takfirisme international
Mouallem a indiqué que "la Syrie a mis en garde, plusieurs fois et sur plusieurs tribunes internationales, contre le danger du terrorisme qui a frappé la Syrie et qui n’a pas de frontières"soulignant que "la Syrie est avec tout effort international qui verse dans la lutte contre le terrorisme sous réserve de préserver la vie des citoyens innocents et de sauvegarder la souveraineté nationale, et ce, conformément aux chartes internationales"..
Il a ajouté qu’"il est temps de se tenir ensemble face à cette expansion dangereuse de l’idéologie takfiriste terroriste dans le monde".
Et de poursuivre : “L’organisation de l’EI, le front al-Nosra et autres armes d’Al-Qaëda ne s’arrêteront pas sur les frontières de la Syrie et de l’Irak mais ils atteindront toute terre à partir de l’Europe et des Etats-Unis”.
Et d'ajouter : "Quelqu’un pourrait dire que, récemment, une résolution en vertu du Chapitre VII a été adoptée à l’unanimité pour arrêter l’expansion du terrorisme et d’autres organisations terroristes, et éradiquer ce phénomène. Mieux vaut tard que jamais. En effet, cette résolution de l’ONU, adoptée le 15/08/2014, est venue trop tard, mais la question qui se pose ici est de savoir si tout le monde est déterminé à mettre en œuvre cette résolution”.
"Les femmes esclaves sont impatientes de nous voir ce que nous allons faire pour elles, leurs sœurs et leurs enfants. Les fils et les filles des victimes décapitées par l’EI attendent nos actions et notre réaction face à des atrocités commises quotidiennement par cette organisation terroriste", a-t-il indiqué.
La Syrie soutient tout effort international contre le terrorisme sous la charte de l'ONU
Le chef de la diplomatie syrienne a ajouté que les frappes militaires devraient coïncider avec la mise en œuvre de la résolution N° 2178 adoptée le 24 Septembre 2014 selon le chapitre VII du Conseil de sécurité, appelant à exercer des pressions sur les pays qui soutiennent cette organisation et qui sont devenus bien connus de la part de tout le monde.
"Mon pays a été et il est toujours ferme dans sa position annoncée depuis les années “80” du dernier siècle, en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, et nous respectons toujours nos promesses et engagements. C’est ce que nous avons confirmé dans plusieurs occasion, en particulier au début de la crise en Syrie", a-t-il affirmé.
Mouallem a rappelé : "La Syrie a accepté sans condition d’assister à la conférence de Genève 2, et a participé à ses délibérations avec un esprit ouvert, même si nous étions convaincus que la solution de la crise devrait être syrienne et elle doit avoir lieu sur le territoire syrien. Cependant, et comme un geste de bonne volonté, et pour arrêter l’effusion du sang de Syriens, nous sommes allés à Genève pour découvrir une délégation qui ne négocie pas au nom de Syriens, ne croit pas dans la lutte contre le terrorisme et ne respecte pas la souveraineté de la Syrie et son intégrité territoriale".
"Maintenant, nous voyons que toute la communauté internationale adopte notre théorie, à savoir la lutte contre le terrorisme est en tête de toutes les priorités", a-t-il souligné.
Pour Mouallem 'le fait de frapper militairement le terrorisme alors que certains pays continuent de soutenir des groupes terroristes va créer un tourbillon dont la communauté internationale ne sortira pas pendant des décennies".
"Il faut exercer des pressions sur les pays qui ont rejoint la coalition menée par les Etats-Unis pour qu’ils cessent de soutenir les groupes terrorismes armés", a-t-il indiqué.
Mouallem a précisé qu’une fois de plus, la Syrie est prête et s’efforce de parvenir à une solution politique en Syrie et en concertation avec tous les nationalistes honorables qui s’opposent au terrorisme en Syrie, et entre les Syriens eux-mêmes et sur le territoire syrien.
La Syrie est un pays démocratique et pour une solution politique
Evoquant les élections présidentielles, qui ont eu lieu au su et au vu du monde, Mouallem a estimé que " tous ceux qui veulent et attendent avec impatience une solution politique en Syrie se doivent tout d’abord de respecter la volonté du peuple syrien qui s’est manifestée explicitement, clairement et fortement. Les Syriens ont choisi leur président, pour la première fois dans l’histoire moderne de la Syrie, dans des élections multipartites et avec des observateurs internationaux de plusieurs pays qui étaient témoins de l’intégrité, de la transparence et de l’enthousiasme des gens pour participer à ces élections".
Mouallem a réiteré que " tout dialogue doit être fondé sur des bases qui doivent respecter la volonté du peuple syrien et sa décision. “En conséquence, nous sommes ouverts à une solution politique en Syrie, avec une vraie opposition qui cherche la prospérité, la stabilité et la sécurité de la Syrie et qui ne dépend pas sur l’extérieur et ne parle pas au nom de l’extérieur, opposition qui a un impact sur le territoire syrien et qui a des racines profondes à l’intérieur de la Syrie".
Le chef de la diplomatie syrienne a ajouté que "la poursuite des attaques terroristes en Syrie augmente les besoins humanitaires dans la plupart des domaines essentiels, et les sanctions inhumaines imposées par l’Union européenne et les Etats-Unis ont aggravé les conditions de vie des civils syriens, au moment où le gouvernement syrien avec la coopération de l’Organisation des Nations Unies et de leurs agences humanitaires s’emploient à répondre aux besoins fondamentaux des citoyens".
Israël est la seule puissance nucléaire et donc menace la région
Dans le dossier nucléaire, Mouallem a estimé que "la création d'une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient est irréalisable sans l’adhésion d’Israël, seule puissance nucléaire dans la région, à tous les traités interdisant ces armes, et de mettre ses installations nucléaires sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Dans le même temps, nous insistons sur le droit de tous les pays à acquérir et à développer la technologie nucléaire à des fins pacifiques", a-t-il ajouté.
Mouallem s’est ensuite félicité du succès de l’opération d’élimination de l’arsenal des armes chimiques menée par la mission conjointe de l’ONU et l’Organisation pour l’Interdiction des armes chimiques (OIAC).
“La Syrie a pleinement respecté ses obligations et engagements résultant de son accession à la Convention sur les armes biologiques, malgré la situation difficile dans laquelle elle se trouve”, a-t-il rappelé en soulignant la nécessité d’établir une zones sans armes nucléaires et autres armes de destruction massive dans la région du Moyen-Orient.
ET de conclure : "Enfin, nous nous réjouissons de l’Organisation des Nations Unies pour être en mesure de réaliser les aspirations de nos peuples à vivre dans la dignité, le développement et l’autosuffisance alimentaire, loin de toutes les formes de terrorisme, de tension et de confrontation".