Le front al-nosra admet avoir subi de lourdes pertes par rapport à celles subies par Daesh.
Une semaine au début des frappes de la coalition internationale et arabe sur les repaires de Daesh en Irak et en Syrie, ce groupe terroriste n’a été nullement affecté. Les avions de la coalition n’ont pas asséné des frappes dures et d’envergure contre ce groupe qui garde toujours le contrôle sur ses régions et les dirige comme si de rien n’était.
Pis encore, Daesh avance sur des fronts très sensibles surtout à Ain arabe dans la province d’Alep et Rass el-Ain dans la province de Hassakeh, alors que le nombre des miliciens augmente de plus en plus et affluent des quatre coins du monde.
Tous ces faits suscitent des interrogations sur l’efficacité des bombardements en cours et leurs objectifs réels, surtout à l’approche de l’hiver.
Exagération médiatique
Donc le résultat des frappes est nul. Un constat qui s’oppose certes à plusieurs rapports médiatiques qui ont rapporté le déroulement des raids sur Daesh en Syrie, évoquant des frappes contre « des chambres d’opération », des « centres de commandement » et des « raffineries » ainsi que la coupure de voies de ravitaillement renforçant Daesh. D’autres médias ont parlé longuement du retrait des miliciens de Daesh sous les coups des raids dans telle ou telle ville.
Mais en recherchant la nature des cibles visées, leur importance et leur impact sur l’action de Daesh, on constate l’ampleur de l’exagération promue dans les médias.
On se demande par exemple où se situe les chambres d’opérations de Daesh alors que la planification d’anciennes batailles par ce groupe contre l’armée syrienne ou irakienne se faisait en plein air !
Quant au siège du commandement, il s’agit d’une simple pièce qui perd toute sa valeur lorsque le commandant ou le dirigeant de Daesh y est absent ! Donc, inutile de le bombarder !
Frapper Daesh et le régime
Passons aux raffineries, fortement bombardées ces deux derniers jours. Celles-ci ne sont en effet que des séparateurs d’huile primitifs qui se trouvent en grand nombre dans la région de l’Est et autour des puits de pétrole. Ainsi, on ne peut considérer la destruction de 12 séparateurs d’huile comme étant une cible stratégique capable de changer les capacités de Daesh.
Selon une source de l’opposition syrienne « modérée », citée par le journal libanais al-Akhbar, « les derniers raids vont dans la bonne voie qui permettra d’en finir avec Daesh et le régime syrien en même temps ».
« Pour renverser ces deux parties, il faut faire des sacrifices. Les frappes contre les puits de pétrole et les champs gaziers ne sont qu’un début. Les oléoducs, les gazoducs et les stations d’électricité qui alimentent les régions du régime doivent être bombardés », indique cette source qui ajoute que ces mesures seront mises en œuvre dans un proche délai.
Et de poursuivre que les rebelles le feront si la coalition ne prennent pas de telles mesures : « La guerre des ravitaillements (pétrole, gaz, électricité) peut constituer une alternative acceptable de la zone d’exclusion aérienne ».
Pertes majeures dans les rangs d’al-nosra
Ce qui est frappant d’ailleurs, c’est que le front al-nosra -- une cible moins importante que Daesh pour la coalition internationale -- a reconnu par la voix de son dirigeant Abou Mohammad al-Joulani que les frappes de la coalition ont affecté le groupe et lui ont infligé de lourdes pertes.
En effet, les frappes contre les sièges d’al-nosra dans les provinces d’Alep et d’Idleb aux premiers jours des raids, étaient les plus dures à court terme, alors que les frappes contre Daesh sont qualifiées de stratégiques dont les résultats se feront voir plus tard.
Et si les premières frappes n’ont pas affecté le groupe, comment Daesh allait-il souffrir des résultats des autres raids, une fois les mesures de précaution nécessaires sont prises ?
Aucun retrait de Daesh des zones contrôlées
Parmi les faits qui démontrent que Daesh n’a pas été affecté par les frappes, c’est qu’il maintient la mainmise sur les régions qu’il contrôle. Aucune rébellion populaire n’y a été enregistrée, preuve que ledit groupe impose toujours sa domination et qu’il ne s’est pas retiré de certaines villes, comme le prétendent certains articles de presse.
De plus, l’avancée sur le terrain réalisée par Daesh dans certaines régions, surtout à Ain Arabe dans la province nord d’Alep, assure que les raids de la coalition se font selon un agenda spécial qui n’aurait pas comme priorité l’arrêt de l’avancée de Daesh ni de l’empêcher d’occuper de nouvelles régions.
Daesh à l’abri des frappes !
Sachant qu’il y a deux jours, les avions de la coalition ont entravé l’avancée d’un groupe de Daesh dans la ville d’Ain Arabe, le poussant à se retirer. Alors qu’aujourd’hui, la situation est retournée à la case départ, les combattants de Daesh se trouvent à un kilomètre du centre de la ville, menaçant de la prendre d’assaut à tout moment.
Ce qui est aussi surprenant c’est que les miliciens de Daesh utilisent des armes lourdes, des chars, des mitrailleuses, et des lance-roquettes pour assiéger Ain Arabe. Malgré ceci, les raids de la coalition n’ont pas visé ces armes !
Force grandissante, nouveaux effectifs
Et la force de Daesh ne cesse de grandir. De nouveaux groupes radicaux siégeant hors d’Irak et de la Syrie, se sont mobilisés pour afficher leur allégeance à Daesh, exposé aux frappes de la coalition. La brigade Oqba ben Nafeh en Tunisie, les « soldats du califat » en Algérie, « les héros de l’Islam à Khorassan » (Iran), ont tous prêté allégeance à ce groupe. A l’intérieur de la Syrie et de l’Irak, des centaines de miliciens du front al-nosra et des libres du Levant se sont ralliés ces derniers jours à Daesh.
Donc, la campagne militaire occidentale a permis à ce groupe terroriste de tirer de nombreux profits.
Par ailleurs, Daesh a mené une campagne d’arrestation et de perquisition dans plusieurs régions dans la province de Deir Ezzor contre des jeunes de la tribu de Choeitat. Pendant ce temps, le groupe poursuit ses attaques contre les régions kurdes.
Source: al-Akhbar, assafir