Importantes avancée de l’armée syrienne à Lattaquié et à Hama. 41 enfants tués, nouveau bilan du double attentat contre l’école Akrama à Homs (Vidéo et photos poignantes).
7 décapitations ont eu lieu ce mercredi, au nord du pays, à 14 km de la ville de Aïn al-Arab (Kobané) où la bataille fait rage entre la milice de l’état islamique (EI-Daesh) et les forces kurdes de l’YPG.
Selon l’Observatoire syrien des Droits de l’homme, la milice takfiriste a égorgé et décapité 4 rebelles syriens arabes, et trois femmes kurdes.
Sur le terrain, la bataille tourne toujours à l’avantage de Daesh, malgré les combats acharnés et les raids américains. Toujours d’après l'OSDH, il ne reste plus qu’une vallée qui sépare les jihadistes takfiristes «de cette troisième ville kurde de Syrie dont la prise permettrait à l'EI de contrôler sans discontinuité une longue bande de territoire le long de la frontière turque ».
"Bien qu'inférieurs en nombre et en armement, les combattants kurdes refusent de se retirer", a ajouté le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "C'est pour eux une question de vie ou de mort".
Selon l’AFP, l'armée américaine est intervenue ce mercredi et bombardé les positions de l’EI près de la ville de Kobané.
Des avions de chasse et des drones américains ont conduit trois frappes aériennes mardi et mercredi près de la ville d'Aïn al-Arab (Kobané, en kurde), à proximité de la frontière turque, a indiqué le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom) dans un communiqué.
Ces trois raids ont détruit des véhicules armés des jihadistes de l'EI, une pièce d'artillerie et un char, a précisé le Centcom.
Selon les communiqués du Centcom, la coalition internationale anti-EI menée par Washington a attaqué les combattants extrémistes autour de Kobané au cours d'au moins sept frappes aériennes depuis samedi.
Malgré ces raids, les jihadistes ont continué à tirer des roquettes sur la ville, où se trouvaient encore des milliers de civils, selon l'OSDH, après la fuite en Turquie de plus de 160.000 habitants de Kobané et des villages environnants pris par les jihadistes.
Les combats sont suivis avec anxiété par des Kurdes montés au sommet d'une colline du côté turc de la frontière, qui domine Kobané. "La résistance continue mais si Kobané tombait, ce serait une catastrophe", s'inquiète l'un d'eux, Anter Oz.
41 enfants martyrs
Nouveau bilan, mais encore provisoire du double attentat contre une école dans un quartier loyaliste de la ville de Homs, au centre de la Syrie : au moins 41 enfants syriens ont péri selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Alors que selon Sana, citant le directeur de la santé de la ville de Homs, il y a eu au moins 32 enfants martyrs et 115 blessés.
Sept autres personnes -quatre civils et trois membres des forces de sécurité- sont mortes dans l'attaque contre l'école d'Akrama, quartier à majorité alaouite de Homs, selon l’OSDH, la troisième ville de Syrie contrôlée quasi-totalement par les forces gouvernementales.
"Les enfants morts sont âgés entre six et neuf ans", a précisé à l'AFP le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi.
Il s'agit d'un des bilans les plus élevés en termes de mort d'enfants depuis le début du conflit syrien il y plus de trois ans.
L'attentat n'a pas été revendiqué mais son modus operandi rappelle ceux commis régulièrement par les jihadistes de l'Etat islamique (EI) ou ceux du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, engagés dans la guerre en Syrie.
"Au moins 41 enfants sont morts et plusieurs sont encore portés disparus", a dit l'OSDH.
"Un kamikaze a posé une bombe dans un lieu devant l'école puis il s'est fait exploser dans un autre lieu devant l'établissement", a-t-il ajouté. "Il y avait des corps complètement déchiquetés".
La voiture de marque Mazda était piégée au moyen de 3 bombonnes de gaz contenant chacune 7 kilogrammes de C4, un explosif très enflammable, indique Sana.
Des pages Facebook loyaliste ont posté des images des lieux de l'attaque, dont une pile de cartables abandonnés sur un trottoir.
Une page, intitulée le Club de la jeunesse de Homs, a diffusé une vidéo amateur, non authentifiée, montrant des habitants paniqués, qui évacuaient des écoliers en uniforme bleu et rose.
La vidéo a été relayée par al-hadath News.
Des enfants criaient, un garçon au moins était blessé. Des parties de corps humains étaient visibles dans la rue, au milieu des décombres, tandis qu'une épaisse fumée s'élevait et qu'une voiture était en feu.
A la mi-juin, deux attentats avaient déjà frappé ce quartier loyaliste de Homs.
Les forces régulières ont repris en mai le contrôle de la quasi-totalité de la ville après le retrait des rebelles du vieux Homs assiégé pendant deux ans par l'armée.
Seul le quartier de Waer reste aux mains des insurgés. Mercredi, un obus de mortier tiré par l'armée s'est abattu sur le secteur sans faire de victime, selon l'OSDH.
Depuis le début de la crise syrienne qui a commencé par des manifestations et s’est rapidement glissé vers la militarisation, grâce au des puissances occidentales et de leurs alliés les monarchies arabes, d’innombrables quartiers des villes syriennes ont fait l’objet d’attaques similaires, tuant et blessant un grand nombre de civils, toutes communautés confondues. Leur grief a été d’avoir refusé de rejoindre ou de soutenir la rébellion.
Pour de nombreux observateurs, cette animosité meurtrière contre la Syrie a pour but de sortir ce pays de l’axe de la résistance.
Avancées à Lattaquié et Hama
Sur le terrain, l’armée syrienne a réalisé des avancées importantes sur deux front : celui de Lattaquié, à l’ouest du pays et celui de Hama au centre.
Dans le premier, elle a récupéré la totalité des hauteurs de cette région, en l’occurrence Dourien qui surplombe la ville de Salma, ainsi que Katef al-Ghanné et Katef al-Ghader, dans l’entourage du mausolée du prophète Younès (Jonas) .
Plusieurs miliciens du front al-Nosra, ont été abattus dans les accrochages, dont le saoudien Abou Hamma al-Tabouki, Abou Zoubeir al-Sanaani (yéménite), Abou Omar al-baljiki (belge) et Nabhame al-Ansari.
A Hama, elle avance de plus en plus vers la ville de Morek après avoir reconquis deux villages Massasneh dans la province nord. L’unité qui commande la bataille dans cette région est celle connue sous la dénomination de Nimr, du nom de son commandant --- Nimr, devenu figure de proue contre les insurgés grâce aux exploits qu’il a réalisé.
Attaque avortée
A l’est de la Syrie, et plus précisément dans la région du Qalamoune, proche du Liban, l’armée syrienne a tué 10 miliciens et blessé 20 autres après avoir avorté leur tentative d’investir la localité de Assal –AlWared. Elle a détruit deux véhicules militaires équipés de mitrailleuses de 23 mm de calibre.
Allouche, honni
Dans la Ghouta orientale où l’armée encercle désormais Douma le fief des miliciens, des appels ont été lancés par certains pour écarter du chef de la milice de Jaïsh al-Islam, le pro saoudien Zahrane Allouche.
Il est accusé de vouloir liquider les autres chefs de milices, dont ceux de la milice rivale, Jaïcha al-Oumma qui a fait partie de la coalition qu'il a fondé, le Front Islamique avant de se retirer avec ses dix brigades au lendemain de l'assassinat de son porte-parole.
24 heures après l'échec de la tentative de liquider son numéro un, Ahmad Taha, en piégent sa voiture, c'est le numéro deux de cette milice aux tendances salafistes qui a été abattu, mardi matin de deux balles mortelles à Harasta.