Selon des responsables kurdes, l’Iran soutient militairement Bagdad dans sa lutte contre Daesh et a déployé des troupes dans le Kurdistan.
L'Irak a affirmé mercredi que les Etats étrangers participant à la lutte contre les takfiristes de Daesh (EI) devaient respecter sa souveraineté, tout en "remerciant" l'Iran dont des troupes ont pris part au combat selon des responsables kurdes.
Ce combat pour déloger Daesh du territoire irakien doit être mené "en préservant la souveraineté irakienne", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari lors d'une conférence de presse, alors que les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne mènent des frappes aériennes contre ce groupe en Irak.
M. Jaafari a salué le soutien du voisin iranien, en réponse à une question sur les déclarations du commandant de l'armée de terre iranienne qui a promis d'attaquer Daesh "en profondeur en territoire irakien" si les takfiristes s'approchaient de la frontière iranienne.
Daesh contrôle de larges secteurs dans cinq provinces irakiennes, dont celle de Diyala, dans l'est, frontalière de l'Iran.
"L'Iran a aidé l'Irak, comme d'autres pays. Ce n'est pas un secret, et nous devons les en remercier", a dit M. Jaafari.
Selon des responsables kurdes, l'Iran soutient militairement Bagdad dans sa lutte contre Daesh et a notamment placé des troupes dans la région autonome du Kurdistan.
Une centaine de militaires iraniens sont présents dans la zone de Khanaqine, au sud du Kurdistan et à 150 km au nord-est de Bagdad, ont-ils précisé.
"Le centre de Khanaqine est à 5 km seulement de l'Iran, c'est comme si c'était l'Iran. (...) Il y a des puits de pétrole très importants, et l'Iran est obligé de se protéger", selon le général kurde irakien Jaafar Cheikh Moustapha, chef local du Parti démocratique du Kurdistan (PDK).
L'Iran a "envoyé la force Sabaï Pasdaran Khorassan", qui a participé avec les forces irakiennes et les peshmergas (combattants kurdes) à la bataille de Jalawla, à une dizaine de km de Khanaqine, selon lui.
Quelque 600 membres de cette force sont venus en "juin-juillet", et il en reste désormais une centaine sur place, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), autre parti historique du Kurdistan, a de forts liens avec l'Iran.
"L'Iran joue un rôle particulièrement important au Moyen-Orient, spécialement en Irak. Si l'Iran prend part au conflit en Irak, cela sera plus simple de le résoudre", selon un porte-parole des peshmergas, Halgord Hekmat.
"Les Iraniens étaient à Amerli", a-t-il ajouté, en référence à cette ville à majorité turcomane du nord de l'Irak, assiégée pendant plus de deux mois par Daesh.
Le siège a été brisé fin août, dans une opération menée conjointement par les peshmergas, les forces irakiennes et des forces populaires irakiennes, l'une des plus importantes victoires contre Daesh depuis le début de son offensive début juin.
Des forces iraniennes ont également été déployées à Makhmour, à une soixantaine de km au sud-est d'Erbil, "pour apporter de l'aide, juste en cas de besoin", selon M. Hekmat.