Öcalan a une nouvelle fois exhorté les Kurdes à combattre Daesh.
La chute de la ville syrienne Kobané aux mains de Daesh (EI) ferait échouer le processus de paix engagé avec Ankara pour régler le conflit kurde en Turquie, a averti jeudi le chef kurde Abdullah Öcalan.
"Le siège de Kobané (nom kurde d'Aïn al-Arab) est bien plus qu'un siège ordinaire (...) si cette tentative de massacre réussit, elle aura pour conséquence de mettre un terme au processus" de paix, a déclaré le chef historique des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), cité par l'agence de presse kurde Firat News.
Dans ce message transmis à une délégation de membres du Parti démocratique populaire (HDP) qui lui a rendu visite mercredi dans son île-prison d'Imrali (nord-ouest), M. Öcalan a une nouvelle fois exhorté les Kurdes à combattre Daesh "afin que le processus et le voyage de la démocratie n'échouent pas en Turquie".
Les takfiristes de Daesh avançaient encore jeudi vers Konabé, malgré les frappes aériennes de la coalition réunie par les Etats-Unis.
Les combats qui les opposent depuis deux semaines aux combattants kurdes ont déjà provoqué l'exode vers la frontière turque toute proche de plus de 160.000 habitants de cette région à majorité kurde de la Syrie.
Le Parlement turc doit examiner à partir de jeudi après-midi à huis clos un projet de résolution du gouvernement turc qui doit l'autoriser à engager une intervention militaire contre Daesh en Irak comme en Syrie.
Le gouvernement turc a engagé à l'automne 2012 des pourparlers de paix avec le PKK pour tenter de mettre un terme au conflit kurde, qui a provoqué la mort de plus de 40.000 personnes depuis 1984. Ce processus est toutefois bloqué depuis de longs mois.