Et Ankara avertit l’EI s’il s’attaque au tombeau de Suleyman Shah
La milice takfiriste Etat islamique (EI-Daesh) a revendiqué l'exécution par décapitation du britannique Alan Henning, en représailles aux frappes aériennes britanniques contre l'EI en Irak, a rapporté vendredi le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.
La vidéo intitulée "un nouveau message à l'Amérique et à ses alliés", a été réalisée selon le même scénario que lors des exécutions précédentes de deux Américains et d'un Britannique.
Alan Henning, vêtu de la même tenue orange que les victimes précédentes, qui rappelle les tenues des prisonniers de Guantanamo, ne prononce qu'une brève phrase, avant que son bourreau ne reprenne la parole pour accuser le parlement britannique d'être responsable de sa mort.
Le bourreau, dont la voix semble avoir été altérée électroniquement, a néanmoins un accent britannique et semble être le même, selon SITE, que celui qui a assassiné l'otage britannique David Haines, mi-septembre.
A la fin de cette vidéo, qui ne dure qu'une minute et 11 secondes, l'EI présente aussi un autre otage américain, Peter Kassig.
Alan Henning est le quatrième otage occidental exécuté de la sorte par l'EI en Syrie, après les deux journalistes américains, James Foley, dont la vidéo avait été diffusée le 19 août, Steven Sotloff (vidéo diffusée le 2 septembre) et le travailleur humanitaire David Haines (vidéo diffusée le 13 septembre).
Selon l’AFP, Henning est un travailleur humanitaire à l’instar de David Haines.
Nouvelles frappes
La coalition internationale menée par les Etats-Unis a effectué des raids aériens contre des positions Daesh qui assiège la ville kurde de Kobané en Syrie
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les coalisés ont frappé au moins quatre zones vendredi soir sur les fronts sud et sud-est à l'extérieur de cette troisième ville kurde de Syrie, frontalière de la Turquie.
Ces raids ont détruit du matériel militaire appartenant à l'EI. Un militant de Kobané interrogé par l'AFP fait état, lui aussi, de raids aériens. "Ils (la coalition) ont principalement frappé le front est la nuit dernière", a indiqué Mustafa Ebdi.
Pire journée
Ces frappes sont intervenues à la fin de la pire journée de bombardement sur Kobané depuis le début de l'assaut jihadiste sur la région le 16 septembre, selon l'OSDH, qui a parlé d'au moins 80 obus de mortier tirés sur la ville.
Selon Mustafa Ebdi, les forces kurdes qui défendent la ville avec l'appui de rebelles syriens sont parvenues à contenir une attaque de l'EI vendredi soir mais les combats continuaient samedi, surtout sur le front sud-ouest d'après l'OSDH, et les obus continuaient de pleuvoir sur la ville, appelée Aïn al-Arab en arabe.
"Les combattants de Daesh (acronyme de l'EI en arabe) disaient qu'ils feraient leurs prière de l'Aïd (al-Adha) à Kobané mais pour l'instant ils ne sont pas entrés dans la ville", a souligné M. Ebdi, faisant part d'un certain optimisme de la part des forces qui défendent la ville.
La prise de Kobané permettrait au groupe tafiriste de contrôler sans discontinuité une longue bande de territoire frontalière de la Turquie.
Menace turque
Ce samedi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de représailles si l’EI attaque le tombeau de Suleyman Shah en Syrie était attaqué.
"Si l'on touche même un cheveu de nos soldats, la Turquie avec son armée fera le nécessaire et tout changera à partir de ce moment", a averti M. Erdogan devant la presse à Istanbul et selon lequel 40 soldats sont stationnés dans cette zone situé à 25 kilomètres à l'intérieur du territoire syrien.
Le tombeau de Suleyman Shah, grand-père d'Osman 1er, le fondateur de l'Empire ottoman, est considéré comme un territoire turc depuis la signature d'un traité entre la France, qui occupait alors ce territoire, et la Turquie en 1921.
Avec AFP