l’Arabie saoudite et son allié le Koweït ont décidé de réduire les tarifs de manière unilatérale sans en informer les autres membres de l’OPEP.
Après une chute sans précédent depuis 2012 provoquée par la position de l'Arabie saoudite, le cours pétrolier mondial cherche un nouveau point d'équilibre, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia.
Les variations des tarifs du pétrole observées actuellement pourraient être le signe avant-coureur d'une querelle entre les membres de l'OPEP, qui voient différemment l'évolution de l'industrie pétrolière.
Deux concurrents permanents pour la domination au Moyen-Orient, l'Arabie saoudite et l'Iran, n'ont de nouveau pas réussi à s'entendre la semaine dernière. Comme l'indique l'agence de presse iranienne IRNA, Téhéran a décidé de relancer les opérations swap (échange de pétrole) avec ses voisins - avant tout avec le Kazakhstan - pour compenser partiellement la baisse du cours pétrolier qui affecte le budget du pays, significativement touché par les sanctions internationales.
L'Arabie saoudite semble vouloir s'en tenir à la tactique opposée. Le 2 octobre, après avoir baissé les tarifs de novembre pour les consommateurs de son principal produit destiné à l'exportation, le cours du baril Brent a chuté jusqu'à un montant "record" depuis 2012 – 92 dollars.
L'Arabie saoudite baisse les tarifs d'hydrocarbures depuis trois mois consécutifs, ce qui pourrait provoquer la plus grave guerre pétrolière de l'histoire au sein de l'OPEP.
Cette organisation regroupe 12 Etats membres, détenant les deux tiers des réserves mondiales de pétrole: l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Irak, le Koweït, le Venezuela, le Qatar, la Libye, les Emirats arabes unis, l'Algérie, l'Angola, le Nigeria et l'Equateur.
L'OPEP est historiquement divisée en de deux camps: les monarchies du Golfe - Arabie saoudite en tête – d'une part; et les autre membres, parmi lesquels l'Iran est celui qui hésite le moins à aller vers la confrontation.
Les contradictions au sein de l'OPEP sont exacerbées aujourd'hui en raison des conflits en Irak et en Syrie, auxquels il faut ajouter l'afflux d'huile de schiste américaine qui ralentit la demande de pétrole en Asie. La décision de l'Arabie saoudite a été d'autant plus surprenante. Les économistes estimaient pour la plupart que le plus grand royaume arabe chercherait à stopper la baisse du cours pétrolier ou au moins à la ralentir en réduisant la production de pétrole. Or l'Arabie saoudite et son allié le Koweït ont décidé de réduire les tarifs de manière unilatérale sans en informer les autres membres de l'OPEP.
Ce thème sera central lors du prochain sommet de l'organisation, le 27 novembre à Vienne. Huit membres de l'OPEP sous l'égide de l'Iran exigeront très certainement la première baisse de la production pétrolière depuis décembre 2008 pour maintenir les tarifs au moins à hauteur de 100 dollars le baril.
L'Arabie saoudite et ses alliés s'y opposeront. Les spécialistes s'attendent à une répétition du scandale de 2011, quand le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Naïmi avait quitté la réunion en claquant la porte après avoir rencontré une forte opposition de la part d'autres membres face à l'initiative de Riyad d'augmenter la production pétrolière dans le contexte des événements tumultueux du Printemps arabe.
Ria Novosti