25-11-2024 02:31 PM Jerusalem Timing

"Laissez-nous Kobané et nous libérerons vos otages"

Comment est-ce possible que ces gens-là aient pu avancer avec des chars, sans que les avions de la coalition ne puissent les arrêter ?

Les jihadistes du groupe Etat islamique (Daesh) ont hissé lundi après-midi deux drapeaux noirs à leurs couleurs aux limites est de la ville frontalière syrienne de Kobané qu’ils assiègent. Visiblement, ces derniers ont pu entrer dans la ville kurde avec, tout d’abord, la complicité des turcs, et aussi, avec la magnanimité de la coalition, C’est une hypothèse, pas des paroles d’Evangile.

Comment est-ce possible que ces gens-là aient pu avancer avec des chars, sans que les avions de la coalition ne puissent les arrêter ? Mystère et boule de gomme.

Mais, les choses deviennent très claires quand on voit la suite des évènements. En effet, les 46 otages turcs libérés fin septembre par l’organisation Etat islamique (EI) sont arrivés en Turquie.

Ces derniers pourraient avoir fait l’objet d’un échange de prisonniers contre 180 djihadistes, dont plusieurs seraient originaires de pays européens, rapportait lundi la presse britannique.

Parmi ces terroristes-djihadistes étrangers figureraient trois Français, deux Britanniques, deux Suédois, deux Macédoniens, un Suisse et un Belge, affirme le Times.

Mais qui les a vus ? Personne. Pourquoi libérer des terroristes alors que ces derniers doivent répondre de leurs actes devant les juridictions de leurs différents pays ? Pourquoi les avoir gardé en captivité -Erdogan ne répondra pas sans doute-, au lieu de les remettre à leurs pays ?

Autant de questions sans réponse qui montrent bien la collusion entre les terroristes-djihadistes et les Gouvernements occidentaux…

Le Times dit s’appuyer sur une liste comportant des noms de combattants de l’EI libérés par la Turquie et dont les informations ont été confirmées par des sources au sein de services de renseignements.

Déjà fin septembre, le quotidien turc Hurriyet affirmait que ces libérations avaient eu lieu en échange de membres de l’EI, parlant de 50 membres de l’organisation. Mais une source gouvernementale turque avait refusé de commenter ces informations. Pourquoi ?

Mais, au sein du gouvernement britannique, un responsable a jugé lundi "crédible" la possibilité d’un échange des otages contre les djihadistes, selon la BBC.

Cet échange comprendrait également des proches d’Abu Bakr al-Iraqi, un haut responsable de l’EI tué en janvier par des "rebelles syriens", selon le Times, qui aurait du parler de terroristes qui se font la guerre entre eux pour un territoire, un puit de pétrole ou des armements.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui avait pourtant eu l’accord de son Parlement pour attaquer l’EI à Kobané, n’a rien fait. On comprend maintenant pourquoi. Il s’est plutôt fendu d’une déclaration abracadabrantesque, lui, ennemi des Kurdes: "Peu importe qu’il y ait eu un échange ou pas". L’arrogance du propos ne fait pas de doute. Les otages turcs, enlevés en juin à Mossoul, dans le nord de l’Irak, ont été relâchés, semble-t-il, le 20 septembre. Leur libération est intervenue à l’issue de "négociations diplomatiques et politiques", avait déclaré Erdogan.

 De la poudre aux yeux. Le deal avec l’EI se confirme donc.

Allain Jules