24-11-2024 08:34 AM Jerusalem Timing

Attaque anti-israélienne : pourquoi le Hezbollah la revendique?

Attaque anti-israélienne : pourquoi le Hezbollah la revendique?

Pour les médias israéliens, "le Hezbollah veut montrer qu’il est toujours une menace pour Israël".

L’opération de  la résistance contre une patrouille des forces d’occupation israéliennes à Chebaa visait à couper les liens entre « Israël » et ses alliés à savoir les terroristes takfiris, c’est ce qu’a déclaré une source responsable au sein du Hezbollah, cité par l’agence Irib.

Selon la chaine panarabe Al Mayadeen,  c'est la première fois depuis 2006 que le Hezbollah revendique une opération militaire anti-israélienne. Malgré, tous les développements dans la région, « Israël » reste l’ennemi ultime du Hezbollah.

Il s’agit d’une opération qui a visé droit au coeur les liens entre « Israël » et les groupes takfiris, liens désormais publiquement reconnus au Golan.

Le Hezbollah a voulu surtout riposter à « Israël » et lui faire comprendre qu'il a toujours un puissant ennemi face à lui.

Il s’agit également d’un message à ceux qui, au Liban, critiquent le Hezbollah d'avoir pris fait et cause de la Syrie et d'avoir abandonné  le Liban. Non, le Hezbollah n'abandonnera jamais le Liban.

Le Hezbollah veut faire passer d’autres messages, dont entre autres : Il est capable de combattre sur plusieurs fronts à la fois au Liban, au Golan, et en Syrie contre les terroristes et « Israël ».

Médias israéliens

Pour les médias israéliens, "le Hezbollah veut montrer qu'il est toujours une menace pour Israël".

Pour Anshel Pfeffer, éditorialiste au journal Haaretz, cité par i24, l’explosion survenue à la frontière libanaise "n’est pas une surprise". Ce qui peut surprendre en revanche, "c'est que le Hezbollah ait immédiatement revendiqué sa responsabilité".

"Il semble que l’attaque ait été préparée dans le but d’occasionner des dégâts humains relativement modérés, mais pas suffisants pour entraîner une réponse significative de la part d’Israël, qui n’a aucune envie de se lancer à nouveau dans une opération militaire de grande envergure si peu de temps après celle menée dans la bande de Gaza. Les conséquences devaient néanmoins être assez dérangeantes pour rappeler au peuple libanais et au monde arabe que le Hezbollah constitue toujours la principale force de 'résistance'", commente l'analyste.

Selon Ron Ben-Yishai, éditorialiste au Yediot Aharonot, le Hezbollah a voulu prouver aux Israéliens qu'il n'est pas "trop occupé" par d'autres fronts, en Syrie, au Liban et en Irak, pour continuer de menacer l’entité sioniste.

"Le Hezbollah entendait montrer à Israël, au peuple libanais ainsi qu’aux groupes armés que le front israélien ne dort pas et reste au centre des préoccupations", précise l’éditorialiste. "C’est pourquoi le lieu choisi était le Har Dov", zone utilisée par le Hezbollah pour collecter des renseignements et montrer son pouvoir. "Le Hezbollah ne pardonne pas et n’oublie pas son combat contre Israël", poursuit le journaliste.

Pour Amos Harel du Haaretz, "les derniers incidents montrent encore une fois que le Hezbollah représente une menace qui doit être prise au sérieux. L’organisation terroriste travaille constamment pour rétablir son pouvoir de dissuasion face à Israël. Les dirigeants israéliens qui crient à la victoire dans la bande de Gaza n’ont pas empêché le Hezbollah de mener des attaques limitées contre des soldats israéliens à la frontière libanaise".

Le Hezbollah a envoyé un message clair : "Chaque fois que des Libanais seront blessés par l’armée israélienne", il ripostera "le long des frontières syrienne et libanaise", commente Avi Issacharoff pour le Times of Israel.

Pour l’éditorialiste, l’explosion provoquée mardi était un moyen pour le Hezbollah de venger Ali Hassan Haydar, un membre de la résistance tombé en martyre le 5 septembre alors qu’il tentait de désamorcer un engin explosif attaché à un appareil d’espionnage israélien dans la localité de Adloun, au sud Liban.